Souss-Massa: l’espoir renait avec les pluies, mais l’inquiétude des agriculteurs persiste

Des agriculteurs de la région de Souss. (M.Oubarka/Le360)

Le 16/03/2025 à 16h14

VidéoAprès une longue période de sécheresse, les récentes précipitations qui ont arrosé plusieurs régions de Souss-Massa ont redonné espoir aux agriculteurs. Ces pluies, bien que tardives, ont permis d’améliorer l’état des cultures et de sauver une partie de la saison agricole. Toutefois, les professionnels du secteur réclament des mesures urgentes pour pérenniser l’irrigation.

Les agriculteurs de Souss-Massa peuvent enfin souffler après des mois de sécheresse. Les récentes précipitations qui se sont déversées sur plusieurs provinces de la région, notamment Agadir Ida-Outanane, Taroudant et Chtouka Aït Baha, ont non seulement amélioré l’état des cultures, mais aussi ravivé l’optimisme quant aux récoltes à venir. Toutefois, la question de l’accès à l’eau pour l’irrigation préoccupe encore les agriculteurs.

«Ces pluies ont été une véritable bénédiction. Elles ont profité aux cultures saisonnières, aux fruits et légumes ainsi qu’aux oliveraies», entame Abdesslam Aâbidi, agriculteur dans la région de Houara, à Taroudant. «Elles ont sauvé ce qui restait de la saison agricole, et nous espérons que la production sera à la hauteur de nos attentes», ajoute-t-il. Il exhorte par ailleurs le ministère de l’Agriculture à accélérer la mise en œuvre des solutions proposées, notamment l’accès aux eaux d’irrigation issues de la station de dessalement d’Inchaden à Chtouka.

Du côté des experts, on souligne également l’impact positif de ces précipitations sur l’environnement agricole. «Elles ont contribué à rafraîchir le climat et à réduire la prolifération de certaines maladies qui affectent les cultures, notamment les virus favorisés par la sécheresse», explique Idriss Maâroufi, technicien agricole dans la région.

Pour autant, les difficultés ne sont pas entièrement levées. Dans la région d’Ahl Rmel, à Taroudant, où la rareté de l’eau a contraint de nombreux agriculteurs à réduire leurs surfaces cultivées, ces pluies ont certes redonné espoir, mais elles ne suffisent pas à combler les déficits hydriques.

«La région du Souss joue un rôle clé dans l’agriculture marocaine. Elle représente plus de 70% de la production de primeurs et 60% des agrumes au niveau national», rappelle Mubarak Naït Ali, agriculteur local. «Mais travailler dans ces conditions devient de plus en plus difficile. Nous avons besoin d’une solution durable pour l’irrigation», insiste-t-il.

Face à cette situation, les agriculteurs appellent à une intervention rapide des autorités. «Nous ne pouvons pas continuer à travailler ainsi, une fois avec de l’eau, une fois sans. Nous demandons des mesures concrètes et rapides pour assurer un approvisionnement stable en eau», plaide Mubarak Naït Ali.

Si les pluies ont permis d’éviter le pire pour cette saison, elles ne suffisent pas à résoudre la crise de l’eau qui frappe le secteur agricole de Souss-Massa. Les professionnels espèrent désormais des actions concrètes pour sécuriser l’irrigation et garantir la pérennité de l’activité agricole dans la région.

Par M'hand Oubarka
Le 16/03/2025 à 16h14

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Honte aux exploitants agricoles du Souss- massa qui par leurs forages abusifs de la nappe phréatique ont salinisé plus de 40 000 hectares rendus stériles. Ce n'est plus de l'agriculture c'est de la prédation. La secheresse a bon dos. L'homme est le premier responsable de la désertification. Si ce n'est ces forages parfois à plusieurs centaines de mètres de profondeur c'est le paturage des ovins et caprins qui finissent par achever le couvert végétal et les forêts en accélérant l'erosion des sols et la raréfaction des pluies. L'absence de végétaux, c'est aussi moins d'évaporations par les feuilles et donc moins de pluie. Reveillons-nous.

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