Un protocole d’accord relatif au développement de l’industrialisation et du sourcing local des dispositifs médicaux et des produits de santé a été signé, mardi 28 décembre 2021, en marge d’une rencontre organisée au siège du Ministère de l’Industrie et du Commerce pour mettre en avant les produits réalisés par le cluster médical qui compte plus de 40 membres alliant départements ministériels, industriels, universités et experts.
Le texte vise à développer une autosuffisance afin de ne plus recourir à une large importation des produits médicaux. A cet égard, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, et le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, ont co-présidé ce mardi 28 décembre 2021 une cérémonie de signature d’un protocole d’accord relatif au développement de la fabrication nationale des dispositifs médicaux et des produits de santé.
Outre les deux ministres, les deux autres signataires de la convention sont le président de l’Association marocaine des groupes de santé privés (AMGS), Mohamed Elmandjra, et le président du Cluster d’électronique, mécatronique, mécanique du Maroc (CE3M), Saïd Benhajjou.
Avant la cérémonie de signature, les quatre signataires ont visité un pavillon où étaient exposés divers produits et appareils médicaux entièrement fabriqués au Maroc par des inventeurs nationaux et des firmes nationales.
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Dans une allocation, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, a estimé que l’accord entre les quatre parties constitue «un départ de la production renforcée et un écosystème de santé pour accompagner le développement du pays», grâce aux partenaires du secteur privé.
Le ministre de la Santé a estimé que l’accord intervient au bon moment car le contexte mondial marqué par la crise a montré une «vulnérabilité et une tension dans l’importation de quelques produits» au Maroc. Cette nouvelle stratégie, celle de l’industrialisation Made Morocco «permettra d’assurer une souveraineté et une indépendance vis-à-vis de l’étranger», a-t-il ajouté. L’ambition est également de booster l’économie nationale sachant que «le Maroc produit déjà ses propres produits médicaux».
Interrogé par Le360 sur le retard pris dans la commercialisation du respirateur artificiel, Khalid Aït Taleb a indiqué que les essais ne se sont pas encore achevés. «La construction du respirateur doit passer par une série de procédures qui n’est pas aussi simple et aussi courte». Il faut passer, selon lui, d’abord par la fabrication «des concepts, la réalisation des essais de conformité, des essais de stimulation, puis les essais cliniques sur les animaux et les humains».
Une fois passée ces étapes, a ajouté le ministre, «arrivent les stades de la conformité aux standards internationaux, puis enfin, la commercialisation». «Nous pensons à une commercialisation de cet appareil en 2022», a-t-il conclu.
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Dans son allocution, le président de l’AMGS, Mohamed Elmandjra, a exprimé l’engagement de son groupe à mettre à la disposition du cluster médical et des porteurs de projets d’innovation «les infrastructures relevant de ses membres pour la réalisation des analyses et des essais sur les dispositifs médicaux innovants».
«L’association encouragera ses membres à avoir recours aux dispositifs médicaux et produits de santé fabriqués localement et mettra en place un plan annuel des achats locaux dans ce domaine avec pour chaque produit-matériel la volumétrie, ainsi que les spécifications techniques répondant aux exigences de ses membres», a-t-il affirmé.
Enfin le président de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, Chakib Nejjari, a mis en exergue le rôle très important que joue l’université dans la recherche et le développement . « Nous nous engageons pleinement, dans la vision de Sa Majesté le Roi qui a comme objectif la réalisation de la souveraineté nationale sur les industries de la santé», a-t-il dit.