Malgré un contexte peu favorable, marqué par une baisse de la demande en crédit et une chute des taux d’intérêt, le secteur bancaire national parvient tout de même à tirer son épingle du jeu en 2016, avec des bénéfices en hausse de 6% comparativement à 2015.
En tout, les huit principales banques de la place que sont Attijariwafa bank, BCP, BMCE, SGMB, CDM, CIH, BMCI et Crédit agricole du Maroc ont réalisé un bénéfice total de 11,98 milliards de DH, soit près de 700 millions de plus qu’en 2015.
Bien entendu, ce sont les trois mastodontes AWB, BCP et BMCE qui contribuent le plus à cette hausse. Grâce aux fruits de la stratégie d’expansion en Afrique, les trois banques ont généré à elles seules près de 80% des bénéfices du secteur, soit quelque 9,3 milliards de DH. Toutes affichent des RNPG (résultat net part de groupe) en hausse. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les cinq autres banques qui ont connu des fortunes diverses.
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Crédit du Maroc parvient à réaliser un bond spectaculaire de son bénéfice, qui est passé de 81,9 millions de DH en 2015 à 308,8 millions, soit une hausse de plus de 277%. Ceci dit, il faut bien rappeler que les bénéfices de l’année dernière avaient été lourdement impactés par le coût du risque, et la performance de 2016 tient compte d’un certain retour à la normale.
SGMB s’en est également bien tiré avec un RNPG en hausse de 22% à 849,12 DH. Là encore, c’est grâce à la baisse du coût du risque que la filiale marocaine de la Société générale parvient à tirer son épingle du jeu.
En revanche, les trois autres banques ont toutes vu leurs bénéfices chuter. C’est le cas de BMCI (-13,8%), CIH (-16,4%) et du Crédit agricole du Maroc (-2,7%).
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Au niveau commercial, et malgré l’impact de la baisse au Maroc des taux sur leurs marges d’intérêt, les différentes banques de la place ont tout de même pu drainer un Produit net bancaire (PNB) en hausse de 5% à plus de 63 milliards de DH. Cette performance s’explique, à la fois par la contribution des filiales africaines des trois groupes présents à l’international, mais aussi par une compensation de la décélération de la marge d’intérêt par une croissance de la marge sur commission et les résultats des opérations sur le marché.
Notons qu’à l’exception de BMCI (-4,5%) et de la SGMB (-3%), toutes les autres banques ont pu augmenter leur PNB, avec une mention spéciale à BMCE Bank of Africa qui réalise la meilleure croissance (+9,9%).