Le risque de taux soulève des inquiétudes dans le secteur bancaire, rapporte La Vie Eco dans sa livraison du 31 mars. Le journal rappelle, à ce propos, que la baisse des taux de crédit immobilier effrite la rentabilité des encours détenus par les banques et que, notamment entre 2013 et 2015, la proportion des prêts immobiliers assortis d’un taux entre 4 et 6% est passée de 50% à 64%.Rappelons aussi que le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, qui rassemble tous les régulateurs (Bank Al-Maghrib, AMMC, ACAPS, Direction du Trésor) et se charge de la surveillance macro-prudentielle du secteur financier, attire l’attention sur la question depuis juin 2016.
Le journal souligne que le GPBM et BAM envisagent d’appeler les opérateurs à prendre plus de mesures quant aux baisses des taux pratiquées. Il va plus loin en faisant remarquer que le taux d’intérêt moyen des financements bancaires, tous types confondus, s’est allégé de près d’un point en 2 ans, passant de 6,03% en 2014 à 5,17% l’année dernière. De même, le taux du crédit habitat, qui semble être le nœud du problème, a vu ses tarifs chuter de 6,05% à 5,15% sur la même période.
La Vie Eco soutient ainsi que cette situation fait peser une énorme pression sur le business des banques, notamment sur leur marge d’intérêt, suscitant des inquiétudes sur la rentabilité, notamment dans les établissements bancaires de petite taille. Toutefois, les opérateurs multiplient les efforts pour faire face à la situation.
Les observateurs du secteur bancaire national estiment néanmoins que prêter actuellement à des tarifs faibles, sur des durées dépassant généralement 15 ans pour le crédit habitat, pourrait problème à l’avenir si les taux monétaires devaient remonter, car les banques seraient alors piégées par un effet ciseaux.
