Organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Pékin, le salon automobile de Shanghai est un rendez-vous incontournable pour les constructeurs mondiaux, qui multipliaient, hier mardi 18 avril, lors de l’ouverture des portes au public, les annonces et les lancements de nouveaux véhicules, sur un marché chinois colossal mais devenu beaucoup plus compliqué.
Les ventes de voitures électriques et hybrides y ont certes pratiquement doublé en 2022, pour représenter plus de 25% des véhicules écoulés, un niveau jamais vu. Mais sur le premier marché automobile mondial, les marques locales (BYD, SAIC-GM-Wuling, Geely, XPeng, Nio...) représentent désormais 81% des ventes, d’après le cabinet Counterpoint.
Pour rester dans la course, l’allemand Volkswagen, très présent en Chine, a évoqué mardi un investissement d’environ un milliard d’euros dans un nouveau centre de développement pour les véhicules électriques. «L’objectif est d’adapter encore plus rapidement les véhicules du groupe aux souhaits des clients chinois et de réduire les délais de mise sur le marché», a souligné la marque dans un communiqué.
Tesla, absent de marque
«La Chine est l’endroit où il faut être» pour ne pas rater le train en marche, assure Frank Weber, un haut responsable de BMW, présent lui aussi au salon automobile de Shanghai. Car «ce qui se prépare aujourd’hui pour les clients chinois touchera le monde entier demain», renchérit Oliver Zipse, le président du constructeur allemand.
«Ce qui se prépare aujourd’hui pour les clients chinois touchera le monde entier demain»
— Oliver Zipse, président de BMW Group
Pour mieux s’adapter aux attentes locales, BMW dit avoir triplé ses activités de recherche et développement en Chine. Résultat: selon le constructeur, près de 70% de son tout nouveau système d’exploitation comprend des fonctions spécifiques pour le marché chinois.
Les allées du salon de Shanghai sont en revanche boudées cette année par l’américain Tesla. Le plus gros vendeur de voitures électriques au monde, qui dispose d’une gigantesque usine à Shanghai et souhaite en implanter une deuxième pour fabriquer des batteries, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP sur son absence.
Concurrence féroce
Son principal concurrent dans le pays est le chinois BYD, de loin le plus gros vendeur. BYD, qui a multiplié par cinq son bénéfice net l’an dernier, fait partie de ces constructeurs chinois à lorgner désormais les marchés étrangers, quand les marques internationales tentent de s’adapter en Chine.
Le groupe de Shenzhen (sud de la Chine) s’est fixé pour objectif d’exporter dans le monde 300.000 véhicules cette année, contre 50.000 l’an dernier. Il est déjà présent dans une cinquantaine de territoires, dont l’Europe, l’une de ses priorités, comme pour de nombreux autres groupes chinois.
La marque Zeekr, qui appartient au géant local Geely (également actionnaire à 9,7% de l’allemand Mercedes-Benz Group) a ainsi annoncé qu’elle commercialisera en fin d’année ses premiers modèles en Suède et aux Pays-Bas, avant une arrivée dans d’autres pays européens. Une marque chinois de plus sur le Vieux continent.