La situation est délicate pour le régime des pensions des fonctionnaires. L’Economiste, dans son édition du jour, conseille même de passer rapidement à la deuxième étape de la réforme des retraites. Et pour cause. «Le changement paramétrique a permis à la Caisse Marocaine de Retraite (CMR) de gagner du temps mais pas suffisamment», souligne en effet le journal, affimant que ses réserves vont fondre et s'épuiser en 2027. La marge de manœuvre se rétrécit.
En attendant, le besoin de financement du régime des pensions civiles a atteint 6,2 milliards de dirhams en 2018. Il a été financé à hauteur de 59% par les produits financiers et par une ponction de 41% sur les réserves. «Le portefeuille a ainsi clôturé l’année, en valeur comptable, à 77,6 milliards de dirhams contre 80,13 milliards une année auparavant. La réserve a ainsi baissé de 3,13% à 2,51 milliards de dirhams. La valeur marché du fonds de réserve s’est établie à 90,71 milliards de dirhams, en recul de 4,61%».
Selon le quotidien, «l'analyse en groupe ouvert suppose la continuité de la prise en charge des nouvelles affiliations sur une période de 50 ans. Il en ressort un déficit technique prévisionnel pour 2019 de l’ordre de 8,4 milliards de dirhams contre 14,6 milliards, en l’absence de la réforme paramétrique de 2006». Il faudra faire attention aux déficits qui vont s'aggraver progressivement pour atteindre 19,5 milliards de dirhams en 2027.
Dans le cas de l'analyse du régime en groupe semi-fermé, le journal constate que les conclusions ne sont pas meilleures. «Seuls les droits acquis et à acquérir par les affiliés actuels au régime sont pris en compte, alors que l'impact des nouvelles recrues est écarté. La projection est effectuée jusqu’à l’extinction de la pension du dernier affilié». Les résultats du bilan révèlent que les engagements du régime sont quatre fois supérieurs aux recettes prévisionnelles, soit 671,01 milliards de dirhams. Le taux de préfinancement du régime des pensions civiles s'établit à 35,78%. La réserve de prévoyance, elle, ne couvre que 9,97% des droits acquis du régime au 31 décembre 2018.