Les réserves du régime de retraite des fonctionnaires s’effritent d’année en année pour résorber le déficit. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que, même si elles restent actuellement confortables, ces réserves tendent à s’épuiser. Elles ont d'ailleurs perdu 5 milliards de dirhams, pour se porter à 80 milliards de dirhams en 2017. Et il est prévu qu’elles se réduisent à 76 milliards en 2018, précise le journal.
Le quotidien économique estime que «l’absence d’une nouvelle réforme se traduira par un épuisement des réserves en 2027». L’Economiste va même plus loin en avançant que «la CMR pourrait être obligée d’augmenter les cotisations», bien avant cette échéance. La hausse, inscrite dans la loi sur le régime des pensions civiles, pourrait être conséquente et atteindre plus de 40%. «Un niveau quasi impossible», ajoute le journal qui appelle à reprendre d'urgence le dossier de la retraite. Or, l’appel d’offres pour la nouvelle étude sur les régimes de retraite n’a toujours pas été lancé.
L’Economiste avance que l’actuelle réforme paramétrique appliquée depuis 2016 permettrait, en attendant, la réduction de 53,3% des déficits cumulés d’ici 2026. Déficits qui culmineraient à 344,58 milliards de dirhams. La réduction des déficits passe inéluctablement par la hausse du taux de cotisation de 8 points sur 4 ans. Ils devraient ainsi passer de 20% à 28% en 2019. Idem pour l’âge de départ à la retraite, passé progressivement à 63 ans à raison de 6 mois par an, depuis janvier 2017. Pour les fonctionnaires, l’âge de départ à la retraite peut même être repoussé de 2 ans renouvelables une fois, sauf pour les enseignants chercheurs et les ambassadeurs qui ont, exceptionnellement, droit à deux renouvellements.
Parmi les autres changements, «le retour progressif vers la norme avec l’élargissement de l’assiette de liquidation des pensions à la moyenne des salaires des 96 derniers mois, étalée sur 4 années». Si le journal assure que le processus a commencé en 2017 avec la prise en compte de la moyenne des salaires des 24 derniers mois, pour 2019 et 2020, c’est la moyenne des salaires des 72 et 96 derniers mois avant la cessation d’activité qui sera prise en compte.
Le quotidien évoque également la baisse du taux d’annuité à 1,5% pour les départs anticipés à la retraite -sauf pour les fonctionnaires qui comptent 41 ans d’activité- et la revalorisation de la pension minimale à 1.500 dirhams pour les fonctionnaires qui ont au moins 10 ans de service, réévalués à 5 ans pour ceux qui souffrent de maladies professionnelles.