Reprise par MHE, Société Générale Maroc subit sa première «correction technique»

Siège de la Société Générale Maroc

Siège de la Société Générale Maroc . DR

Revue de presseEntrée dans le giron du groupe Saham, Société générale Maroc voit sa note «corrigée» par Fitch Ratings, passant de AAA à AA. En cause, justement, le changement de propriétaire, mais qui n’entame en rien la solvabilité de la banque. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 23/01/2025 à 21h46

Deux mois après l’acquisition de Société Générale Maroc par Moulay Hafid Elalamy, patron du groupe Saham, la filiale marocaine de la banque française a vu sa note nationale à long terme dégradée par Fitch Ratings, indique le magazine Jeune Afrique. L’agence a en effet rétrogradé la note de AAA à AA, tout en maintenant la note à court terme à F1. Fitch justifie cette décision par le changement de propriétaire, précisant que cette dégradation reflète moins la performance intrinsèque de l’institution que le profil financier du nouvel actionnaire, lit-on.

Selon l’agence, «les notations nationales de la SGMB sont désormais inférieures à celles de la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI), soutenue par son actionnaire étranger, et d’Attijariwafa Bank, leader bancaire au Maroc. Cependant, elles restent alignées avec celles de Bank of Africa (BOA) et supérieures à celles du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH)».

Cité par Jeune Afrique, Kais Kriaa, dirigeant d’AlphaMena, explique que cette dégradation reste une «correction purement technique». Fitch considère le groupe Société Générale, huitième banque européenne avec 1.500 milliards d’euros d’actifs, comme plus solide financièrement que Moulay Hafid Elalamy. Cela ne signifie pas pour autant que Société Générale Maroc rencontre des difficultés de solvabilité. D’ailleurs, la note à court terme reste inchangée.

Cinquième banque du Maroc avec une part de marché oscillant entre 6 et 7% pour les prêts et dépôts, Société Générale Maroc continue d’afficher de bonnes performances. Son résultat net bancaire a progressé de 4,36% au troisième trimestre 2024, atteignant 4,3 milliards de dirhams.

La gestion financière reste rigoureuse, comme l’indique la banque dirigée par Mehdi Benbachir dans son dernier rapport: «Société Générale Maroc a su maintenir un équilibre entre investissements et discipline financière. Les frais généraux en social n’ont augmenté que de 1,32%, tandis qu’en consolidé, ils ont reculé de 3,22%».

Les dépôts, de leur côté, ont augmenté de 5,02% sur la même période, s’établissant à 91,6 milliards de dirhams, témoignant de la confiance maintenue des particuliers malgré le changement de propriétaire.

Après avoir vendu successivement le pôle assurances de Saham au groupe sud-africain Sanlam et ses parts dans Majorel au français Teleperformance, Moulay Hafid Elalamy a fait son retour en 2024 dans le secteur bancaire. L’homme d’affaires s’est offert la filiale marocaine de Société Générale, marquant une nouvelle étape dans son parcours entrepreneurial.

Dans le cadre de cette acquisition, Elalamy a également mis en place une nouvelle gouvernance. Certaines figures-clés, telles que Ghita Lahlou et Driss Benhima, ont été maintenues au sein du conseil de surveillance, tandis que son fils, Moulay M’Hamed Elalamy, a été nommé vice-président du conseil.

Par Nabil Ouzzane
Le 23/01/2025 à 21h46