Après deux années plombées par la crise sanitaire, le secteur reprend son ascension. Les arrivées des voyageurs au Maroc ont atteint plus de 1.140.000 personnes durant le mois de juin 2022, en croissance de 5% par rapport à juin 2019 et de 235% par rapport à juin 2021, selon les dernières statistiques communiqués par le ministère du Tourisme.
Une situation favorable pour les opérateurs touristiques qui renouent enfin avec la croissance mais qui font encore face à quelques défis. Pour faire croître l’activité et dépasser les niveaux d’avant-crise, les professionnels appellent désormais à renforcer la capacité aérienne, jugée encore insuffisante, à cause notamment des prix élevés des billets d’avion vers le Royaume.
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«La demande sur le Maroc est très importante, elle dépasse l’offre, il faut donc impérativement augmenter les capacités aériennes, c’est un enjeu très important parce que nous pouvons absorber le double de la capacité disponible actuellement, alors qu’en 2019 on était à seulement 45% de taux d’occupation. On peut créer plus d’emploi et attirer plus de devises en investissant sur un seul pilier très important et structurant pour l’économie marocaine qui est l’aérien», explique, questionné à ce propos par Le360, le président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), Hamid Bentahar.
L’autre défi auquel doivent faire face les opérateurs du secteur au cours de cette période est le manque de main d’œuvre qualifiée, beaucoup de travailleurs du tourisme s’étant reconvertis après la vague de licenciement qui a eu lieu ou la baisse de leurs revenus, depuis le déclenchement de la crise sanitaire.
Une situation difficile pour les professionnels du secteur à court terme. Ceux-ci se doivent désormais d’investir pour former davantage de profils, mais c'est aussi là une opportunité à même de leur permettre d'améliorer les conditions de travail et l’attractivité du secteur.
«Après deux années très compliquées une partie des travailleurs du secteur ont trouvé d’autres opportunités professionnelles et depuis les opérateurs ont du mal à retrouver des compétences au même niveau de ceux d'avant la crise, mais là, il y a deux manières de regarder le problème: c’est définitivement une difficulté pour le court terme mais surtout une opportunité pour le moyen et long terme», explique Hamid Bentahar.
Selon le président de la CNT, «il faut qu’on forme plus de personnes et qu’on améliore l’attractivité du secteur en termes de conditions de travail. Mais cette situation prouve néanmoins que les gens qui ont été formés pour ce secteur ont développé des soft skills et des compétences en termes de langues, d’attitude, de comportement et de relations commerciales qui sont très demandés sur le marché du travail et qui représentent une véritable force aujourd’hui au Maroc».
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Un effort est également à fournir pour répondre aux besoins du marché interne, qui a fortement participé à atténuer les effets de la fermeture des frontières. Face à la dégradation du pouvoir d’achat des Marocains, Hamid Bentahar assure que la CNT a émis un certain nombre de propositions pour offrir le droit aux vacances en plus grand nombre de Marocains, notamment la mise en place des chèques vacances, la régionalisation des vacances scolaires mais aussi le développement de produits adaptés au pouvoir d’achat des Marocains et à leurs besoins.
Interrogés sur la santé des opérateurs et l’impact des aides accordés par le ministère du Tourisme pour faire face aux deux années de crise, le président de la CNT souligne que si les mécanismes d’aides octroyés au secteur ont permis d’absorber une bonne partie des effets de la crise sanitaire, un accompagnement sur mesure devrait encore être accordé à certains acteurs qui peinent toujours à renouer avec la croissance, afin d’éviter la cessation de leur activité.
«Nous devons regarder avec beaucoup de vigilance ce qui se passe et avec beaucoup de bienveillance les acteurs du tourisme pour ne laisser personne sur le bas côté de la route. Les aides qui ont été mise en place ont été utiles pour une grande partie des professionnels, mais on a encore dans certaines régions des acteurs qui traverse des périodes difficiles et nous devons nous assurer de mettre en place des mécanismes adaptés pour les accompagner à traverser cette période, qui est encore compliquée pour les professionnels», a-t-il précisé.
Dans le cadre du plan d’urgence de deux milliards de dirhams initié par le ministère du Tourisme pour atténuer l’impact de la pandémie sur les professionnels du tourisme, 1 milliard de dirhams, soit 50% de cette enveloppe budgétaire, a été dédié au soutien financier des Etablissements d’hébergement touristiques (EHT) classés, désireux d'améliorer la qualité de leur offre de produits et services.