En visite officielle au Maroc, sa première à l’étranger depuis sa nomination, François Provost, directeur général de Renault Group, a posé les jalons d’une nouvelle étape du partenariat stratégique entre le constructeur français et le Royaume. «Accompagné du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, il a dévoilé une série d’engagements ambitieux visant à renforcer la présence industrielle et technologique de Renault au Maroc», indique le magazine Challenge.
Parmi les annonces figurent le renouvellement des gammes Dacia, une électrification progressive des véhicules, la création d’un centre d’ingénierie de pointe et le développement de l’écosystème industriel local. Cette démarche confirme la place centrale que le Maroc occupe dans la stratégie mondiale de production et d’innovation du groupe.
Le groupe entame ainsi une nouvelle phase de développement industriel au Maroc, marquée par le renouvellement des modèles emblématiques tels que la Dacia Sandero, Sandero Stepway, Logan et Jogger, avec l’introduction de versions électrifiées. Le Sandero Stepway bénéficiera pour la première fois d’un moteur hybride, dont le lancement en Europe est prévu pour le quatrième trimestre 2026. À moyen terme, le hub marocain accueillera une nouvelle gamme Dacia électrifiée, soutenue par une plateforme inédite d’ici 2030. Cette transition s’accompagne d’une modernisation des installations industrielles et d’une montée en compétences des équipes locales, François Provost insistant sur la fiabilité et la flexibilité de la base industrielle marocaine, explique Challenge.
Lors de sa visite à l’usine de Tanger, le directeur général a salué les performances des sites industriels, y compris de la Somaca à Casablanca. Ensemble, ces deux unités visent une production cumulée de 400 000 véhicules d’ici la fin 2025, soit près de 18 % du volume mondial de Renault. «Avec 40% de part de marché local, le Maroc est devenu le huitième marché mondial du groupe en termes de ventes. Mohamed Bachiri a précisé que le taux d’intégration locale atteint 65,5% hors mécanique et devrait dépasser 80% d’ici 2030 », relève Challenge. Le réseau compte aujourd’hui 87 fournisseurs de rang 1, un chiffre appelé à croître dans les années à venir, tandis que les pièces produites localement génèrent un chiffre d’affaires annuel de 2,5 milliards d’euros, dont plus de la moitié est exportée vers l’Europe.
Renault Group a également officialisé la création de Renault Technologie Maroc, un centre d’ingénierie et de R&D implanté à Tétouan Offshore et Tanger. Ce centre, piloté par des équipes marocaines, intégrera vingt nouvelles technologies dans les années à venir. L’objectif est d’atteindre un taux de localisation de 91% et de renforcer la recherche dans des domaines stratégiques tels que l’intelligence artificielle, l’électronique embarquée, les batteries et le recyclage.
Depuis 2011, Renault a déjà consacré plus de trois millions d’heures de formation, dont un tiers destiné à l’écosystème local, et a collaboré avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour créer un master en ingénierie automobile. Le centre RTMA, associé aux projets de l’écosystème Renault au Maroc, devrait générer environ 7 000 emplois directs et indirects d’ici 2030.
François Provost a également mis en avant les atouts du Maroc en matière d’énergie décarbonée, un avantage pour la transition vers une mobilité plus propre. Il a réaffirmé l’engagement de Renault en matière d’électrification tout en prônant une approche pragmatique : une électrification trop rapide risquerait de rendre les véhicules inaccessibles pour une large part des consommateurs. L’hybride représente, selon lui, une solution réaliste et moderne pour accompagner la transition énergétique, notamment dans les marchés où l’électrique pur n’est pas encore mature.
Le futur plan stratégique de Renault, attendu pour mars prochain, devrait inscrire cette vision dans une feuille de route globale. Le renouvellement des gammes, avec une nouvelle génération de véhicules hybrides et multi-énergies, s’articulera autour de l’efficacité énergétique, de la maîtrise des coûts et de l’accessibilité. François Provost a insisté sur la priorité absolue accordée au produit et à l’innovation, avec l’objectif de renforcer la compétitivité du groupe tout en répondant aux attentes des clients grâce à des véhicules fiables et bien accompagnés.








