«La réforme paramétrique du régime des pensions civiles des agents de l’Etat est douloureuse pour les fonctionnaires et coûteuse pour l’Etat qui verse chaque année 1 milliard de dirhams supplémentaire à la Caisse marocaine des retraites». Ces propos de Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, sont rapportés par L’Economiste dans sa livraison du 29 juin. Le ministre reconnaît ainsi que les résultats des réaménagements introduits au niveau du régime sont quasi-conformes aux simulations actuariales réalisées.
Le régime disposera ainsi d’un répit de cinq ans puisque l’épuisement des réserves est repoussé à 2027, alors que le cumul des déficits sera réduit de 53,3% en 2006, selon les dernières simulations présentées lors du Conseil d’administration de la CMR. Ce déficit s’établira à 344,58 milliards de dirhams. Le régime de retraite des fonctionnaires a enregistré son premier déficit technique (différentiel entre les cotisations et les prestations) en 2014, déficit portant sur 1 milliard de dirhams. Le gap s’est creusé en 2015 à 3 milliards de dirhams, avant d’atteindre 4,8 milliards de dirhams en 2016.
Jugée insuffisante par la Cour des comptes, cette réforme n’est qu’un premier pas. La deuxième phase serait la mise en place de deux pôles, privé et public. Ce dernier devient urgent, surtout que les recrutements de l’Etat ne se limitent plus aux CDI mais englobent aussi les CDD, en particulier dans l’Education nationale. Ces contractuels relèvent du RCAR et non du régime des pensions civiles.
Pour rappel, la réforme de la retraite des fonctionnaires a été entamée en septembre 2016 avec la hausse de 1 point des taux de cotisation. L’objectif étant de passer à 28% en 2019, l’effort est partagé à parts égales entre l’Etat et les fonctionnaires.