La filiale marocaine de Société Générale passe officiellement sous le giron du groupe Saham. C’est ce que relate le magazine Jeune Afrique, précisant que, sept mois après la signature de ce «deal de l’année» à 745 millions d’euros, Moulay Hafid Elalamy vient d’obtenir le feu vert de Bank Al-Maghrib.
«Délivrée le 1ᵉʳ novembre, l’autorisation a été publiée au bulletin officiel paru ce 22 novembre», lit-on. Après avoir cédé successivement son pôle assurances au profit du sud-africain Sanlam et ses participations dans le mastodonte de la relation client Majorel au français Teleperformance, l’homme d’affaires et ancien ministre marocain fait ainsi son grand retour dans le secteur bancaire.
«Cinquième banque du Royaume avec 6 % à 7 % de parts de marché des prêts et des dépôts, Société Générale Maroc était la filiale africaine la plus rentable de la banque française, affichant un résultat net consolidé de 1,3 milliard de dirhams (123 millions d’euros) en 2023», souligne Jeune Afrique.
À travers ce rachat, le groupe Saham met également la main sur près de vingt filiales et succursales de la banque, dont Eqdom, une société de crédit à la consommation cotée à la Bourse de Casablanca, et l’assureur La Marocaine Vie, qui figure dans le top 10 du secteur au Maroc.
L’arrivée de Saham dans le secteur va renforcer la compétition entre les banques marocaines, estime une source bancaire au Maroc citée par le magazine panafricain. Une évolution qui s’inscrit dans le cadre du récent mouvement de retrait des banques françaises du Royaume, entamé avec le rachat par Holmarcom de Crédit du Maroc (CDM) au français Crédit Agricole.
«La gouvernance d’une entreprise locale est toujours plus agile, plus rapide, plus souple», expliquait récemment Adil Douiri, patron de CFG Bank, également cité par Jeune Afrique.
«On va se retrouver avec des banques qui opèrent sur tous les segments de clientèle, car, en général, les banques filiales des multinationales n’opèrent pas sur tous les segments. Elles ciblent, par exemple, les clients à patrimoine élevé ou à revenu élevé. D’autant plus qu’elles ne sont pas chez elles et ne connaissent pas tout à fait le marché local», lit-on encore.
Société Générale Maroc pourrait ainsi grignoter des parts de marché aux majors du pays, à savoir Attijariwafa bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et Bank of Africa (BOA).