Dans le projet de loi de finances pour l’année 2026 (PLF 2026), le gouvernement propose une série de hausses de droits de douane destinées à protéger des secteurs jugés stratégiques.
Ainsi, le taux applicable aux étoffes de bonneterie jacquards électroniques passera de 10% à 30%, afin de contenir la concurrence étrangère et d’harmoniser les taux avec les tissus similaires.
De même, le droit d’importation sur les monofilaments, utilisés dans la fabrication des balais, sera relevé de 2,5% à 17,5% pour soutenir la filière locale.
Les congélateurs passent à la trappe
Autre mesure notable: l’augmentation du droit d’importation sur la résine en PVC de 2,5% à 10%. Objectif: éviter le détournement vers le Maroc des exportations chinoises touchées par les nouvelles barrières américaines et protéger ainsi le tissu industriel national.
Enfin, les machines à laver et congélateurs à usage domestique verront leur taux de droit d’importation passer de 2,5% et 10% à 17,5%, pour renforcer la compétitivité de l’industrie marocaine de l’électroménager face aux importations.
À l’inverse, des réductions tarifaires sont prévues pour alléger les coûts d’acquisition des intrants utilisés dans la fabrication locale.
Le droit d’importation sur les boîtes en fonte à fermer par soudage ou sertissage (canettes en fer blanc) serait réduit de 30% à 17,5% afin d’encourager le développement de l’industrie des aérosols.
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Même réduction pour les profilés en aluminium employés dans la fabrication des caissons de ventilation, ainsi que pour les intrants utilisés dans les machines à laver semi-automatiques. Ces baisses visent à accroître la compétitivité des entreprises locales et à stimuler l’investissement industriel.
Allégement des coûts agricoles et promotion des énergies renouvelables
Le secteur agricole bénéficiera d’une mesure phare: la réduction du droit d’importation sur les acaricides, nématicides et molluscicides de 30% et 10% à 2,5%. Cette décision devrait réduire le coût de protection des cultures et soutenir la compétitivité du secteur agricole marocain.
En revanche, pour stimuler la production nationale dans le domaine des énergies renouvelables, le taux du droit d’importation sur les panneaux photovoltaïques assemblés sera porté de 2,5% à 10%.
Une mesure qui vise à favoriser l’émergence d’une industrie locale du solaire, alignée avec les ambitions du Maroc en matière de transition énergétique.
Réaménagement du tarif pharmaceutique
Le chapitre 30 du tarif douanier, relatif aux produits pharmaceutiques, fera également l’objet d’un nouveau réaménagement.
Après les révisions introduites par les lois de finances 2023 et 2025, le gouvernement entend corriger certaines distorsions ayant conduit à des hausses imprévues sur certaines spécialités, notamment celles acquises dans le cadre des marchés du ministère de la Santé.
Les nouveaux ajustements visent à rétablir un équilibre tarifaire, garantir la continuité de l’approvisionnement du marché national et renforcer la souveraineté pharmaceutique du Royaume, en soutenant à la fois la production locale et l’accès des citoyens aux médicaments.
Une stratégie d’équilibre entre protection et ouverture
Dans son ensemble, le dispositif douanier du PLF 2026 reflète une approche sélective et équilibrée pour à la fois protéger les filières exposées à une forte concurrence étrangère, alléger les coûts des intrants nécessaires à la production locale et adapter la structure tarifaire aux priorités stratégiques du pays.
Ces mesures confirment la volonté du Maroc de consolider sa base industrielle, de préserver les emplois nationaux et de renforcer sa souveraineté économique, dans un contexte international marqué par des tensions commerciales et une reconfiguration des chaînes d’approvisionnement.








