Entre décembre 2022 et janvier 2023, le prix des légumes a augmenté de 3,3%, tandis que celui des fruits a connu une hausse de 2,6%. Cette flambée s’explique, selon Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), par plusieurs facteurs.
Le marché agricole a été impacté par la baisse des précipitations, la hausse des prix des matières premières et la flambée des intrants. De plus, la météo met à mal la production de fruits et légumes, notamment les tomates, en raison de mauvaises récoltes générées par la vague de froid. S’ajoutent à cela les répercussions de la pandémie et l’hégémonie des intermédiaires, résume ce professionnel.
Charges en hausse
«Il y a eu tout d’abord la hausse des prix intrants. Une flambée qui a perduré notamment en raison de la guerre en Ukraine. Tous les produits pétroliers, à savoir les engrais azotés, les produits phyto, les carburants ont vu leurs prix augmenter. Le recul du volume pluviométrique a aussi généré une baisse de production en raison d’une baisse générale de rendement», détaille Rachid Benali.
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«La production a baissé face à une demande qui a encore augmenté. De plus, le stockage de ces produits par les intermédiaires, qui profitent des rumeurs circulant autour des augmentations de prix pour maximiser leurs profits», ajoute le vice-président de la Comader.
Selon Rachid Benali, la hausse du prix des légumes et des fruits était prévisible. Il se veut toutefois rassurant: le retour à la normale se profile, prévoyant ainsi un retour progressif des produits alimentaires, notamment les tomates et les pommes de terre, aux prix habituels.
Baisse des prix enclenchée
Un avis partagé par Redouane Arrach, secrétaire général du département de l’Agriculture, qui, lors de son passage à l’émission Faites entrer l’invité sur 2M, a souligné que la baisse des prix a été enclenchée.
Revenant sur le prix des tomates dans les différents marchés du royaume, ce responsable a signalé qu’il va connaître une baisse significative à partir de cette semaine, ajoutant que les professionnels sont en train d’augmenter, progressivement, les quantités de tomates dirigées vers le marché interne.
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«En temps normal, nous récoltons entre 800 et 1.000 kilogrammes par hectare et par jour. Cependant, les récoltes ont reculé à 200-300 kilogrammes durant la récente vague de baisse des températures, soit une baisse de 70%», a relevé le secrétaire général du département de l’Agriculture, qui rassure que la production actuelle a atteint quelque 600 kilos par hectare et que celle-ci reviendra à la normale dans les jours à venir.
Redouane Arrach a expliqué par ailleurs qu’en cette période de l’année, le prix des oignons secs est en hausse. «D’habitude, l’oignon vert produit à partir de fin décembre, en janvier et en février entre progressivement sur le marché pour tirer les prix vers le bas. Son introduction a été retardée en raison du retard des pluies, mais celle-ci va enclencher une baisse dans les jours qui viennent», a-t-il fait savoir.
Pour rappel, le chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, a indiqué, lors du Conseil de gouvernement daté du 9 février, qu’il s’attend «à ce que les prix de la tomate baissent à partir des prochaines semaines, avec le retour des températures minimales à leur niveau normal. Ce qui contribuera à une meilleure production nationale et à sa présence abondante sur les marchés».
En ce qui concerne l’oignon et la pomme de terre, Aziz Akhannouch a noté que leurs prix vont également baisser avec le lancement de nouveaux cycles de production. «Cela contribuera à améliorer leur disponibilité et à répondre aux besoins du consommateur», précise le Chef du gouvernement.