Pourquoi les prix de la tomate marocaine grimpent

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Revue de presseKiosque360. Très prisée sur les marchés européens, la tomate marocaine enregistre des cours relativement élevés pour la période. Une hausse de prix qui ne profite pas pour autant aux acteurs de la filière.

Le 01/11/2020 à 17h01

Bon début. C’est par ces termes que l’hebdomadaire La Vie Eco qualifie la campagne d’exportation de tomates sur les marchés européens. L’origine Maroc enregistre en effet des cours relativement élevés pour la période. Les prix de la tomate à l’export oscillent ainsi, en cette période, entre 0,8 et 1 euro le kilogramme exporté. Des prix qui ont même atteint 1,5 euro le kg exporté lors de la première semaine de campagne. 

Comment, dès lors, expliquer cette augmentation des prix? L’hebdomadaire La Vie Eco soutient que cette situation est due à une forte demande suite aux retards de plantations engendrés par le climat d’incertitude dû à la crise sanitaire. Il en résulte ainsi une faible récolte du fruit, comme l’expose un agriculteur: "Ma production ne dépasse pas 20% de ce que je récolte d’habitude en cette période, d’où une surchauffe des prix. Ces cours sont du jamais vu en cette période". 

Cette situation ne profite pas pour autant aux exportateurs. Un acteur de la filière explique, en effet, qu’il faut déduire du prix de vente à l’export la commission des intermédiaires, les frais d’emballage et du transport, ainsi que les charges des transitaires au Maroc comme à l’étranger pour avoir le prix net producteur, sans oublier les droits de douane atteignant environ 1 dirham le kg exporté. 

Un autre facteur grève actuellement les coûts de production: la sécheresse, particulièrement dans la région du Souss Massa, première zone de production et d’exportation de primeurs du Royaume. Le manque d’eau dans certaines zones de production du Souss Massa oblige, en effet, les agriculteurs à recourir à l’irrigation par citernes. Une technique qui coûte cher, obligeant par conséquent certains producteurs à abandonner pour l’heure des surfaces cultivées sous-serres. 

Malgré cette situation, les producteurs exportateurs de tomates restent optimistes, avant tout parce que la mise en service du projet de la station de dessalement de Chtouka, censée pallier ce manque d’eau, est prévue pour mars 2022. Les avancées réalisées par l’origine Maroc en termes de parts de marché face aux origines concurrentes les confortent également dans leur activité. 

A titre d’exemple, les exportations de tomates espagnoles ont enregistré près de 729.000 tonnes lors de la campagne 2019/2020. L’origine Maroc a exporté, quant à elle, 590.000 tonnes en 2019.

Par Khalil Rachdi
Le 01/11/2020 à 17h01