Pourquoi le Maroc est la première puissance halieutique du continent

Un bateau de pêche dans les eaux marocaines.

Revue de presseAvec un espace maritime de 1,2 million de kilomètres carrés, constitué de l’une des eaux les plus poissonneuses au monde, le Maroc est le 1er producteur de poissons en Afrique. Derrière cette prouesse, plus d’un siècle d’évolution. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 16/10/2024 à 20h38

Lorsqu’il s’agit d’évoquer le Maroc et la pêche, un premier rappel élémentaire de géographie s’impose. Le Royaume possède deux façades maritimes. Au nord sur la mer Méditerranée, celle-ci offre une longueur de 512 kilomètres. À l’ouest, la façade atlantique et ses 2.934 kilomètres de rivage. Soit plus de 3.400 kilomètres de côtes et un espace de 1,2 million de kilomètres carrés, constitué de l’une des eaux les plus poissonneuses au monde.

Ce n’est donc pas un hasard si le Maroc occupe sans conteste la première place du podium halieutique du continent, analyse le magazine Jeune Afrique. Le Royaume est le 1er producteur de poissons en Afrique et 1er exportateur de sardines. «Le secteur génère 2,3% du PIB, 220.000 emplois directs et 500.000 emplois indirects. C’est dire que la pêche pèse lourd», lit-on.

Revenant sur la genèse de la montée en flèche du secteur dans le tissu économique, le magazine précise que la pêche moderne a vu le jour au Maroc à Casablanca. «Dès 1907, le port est aménagé, notamment par la société Schneider, pour devenir une structure moderne. Vingt ans plus tard, grâce à ces installations, Casa pêche les 3/5 de tout le poisson capturé dans le Royaume», lit-on encore. Sans compter la zone d’Agadir, bien particulière, puisque acquise à une pêche traditionnelle.

Pendant la première moitié du XXe siècle, l’évolution est fulgurante et le secteur se métamorphose. En 1949, le pays compte 50 chalutiers, 180 sardiniers, 700 palangriers, avec un total de 1.500 marins, dont un millier de Marocains.

Parallèlement à la pêche, va se développer toute une industrie y afférente: celle de la conserverie, ainsi que des sous-produits tel les farines, l’huile ou les pâtes de poisson. Les conserves sont essentiellement exportées vers la France, les territoires français outre-mer et la Grande-Bretagne.

Loin de se reposer sur ses lauriers, le secteur halieutique cherche à améliorer ses performances. L’objectif post-indépendance est clair: donner une dimension scientifique aux techniques halieutiques afin d’en optimiser le rendement.

De la sorte, le Maroc était parfaitement outillé pour aborder les activités halieutiques, en plein changement au XXIe siècle. «Contrairement au siècle précédent, la pêche n’est plus la seule et unique ressource poissonnière. La pisciculture prend des proportions insoupçonnées dans les activités maritimes d’aujourd’hui», rappelle Jeune Afrique. Ce secteur aquacole ne cesse de prendre du terrain, grignotant de plus en plus des parts de marché.

Parallèlement, la modernisation tous azimuts du secteur halieutique n’a pas pour autant empêché l’État marocain de réhabiliter des villages de pêcheurs du Sud. Comme si, par cette action, le Maroc souhaitait à tout prix marier le moderne au traditionnel.

Par Nabil Ouzzane
Le 16/10/2024 à 20h38