Dans un contexte économique encore fragilisé par la crise sanitaire et les soubresauts inflationnistes, le PLF 2024 est scruté à la loupe par les acteurs économiques. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), en tant qu’organisation défendant les intérêts des entreprises, a livré ce vendredi 3 novembre 2023, lors d’une conférence de presse organisée à son siège à Casablanca, une analyse nuancée, teintée d’un optimisme mesuré.
Le ton est donc à la prudence, mais l’objectif est clair: la CGEM réclame des actions concrètes pour alléger le fardeau financier des entreprises, et qui seraient cruciales pour stimuler l’investissement et la compétitivité dans un contexte économique complexe, pour ne pas dire difficile.
«L’économie marocaine a démontré sa résilience. Cependant, la conjoncture économique mondiale demeure fragile. C’est pourquoi nous restons assez perturbés par la hausse des taux d’une manière générale, sachant qu’au Royaume, l’inflation est plus attribuable aux coûts qu’à la demande, ce qui pèse lourdement sur le financement des entreprises. Face à cette situation, il est impératif d’adopter des mesures qui soulagent les finances des entreprises», a indiqué Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité et douane de la CGEM, dans une déclaration pour Le360.
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Il a également évoqué la réforme de la TVA, qui ne marque que le commencement d’un processus. «La réforme actuellement proposée n’est que le point de départ d’un processus qui devrait s’étaler sur trois ans. L’objectif est l’instauration d’une TVA neutre pour les entreprises», a-t-il expliqué. Et de poursuivre: «Nous insistons sur la récupération de la TVA sur l’investissement, y compris pour les secteurs qui sont exonérés, mais qui sont confrontés à une concurrence mondiale. En effet, l’instauration d’une TVA importante sur les investissements pourrait entraver la volonté d’investir et, par conséquent, le développement économique des secteurs concernés».
En revanche, la hausse des droits de douane sur certains intrants est considérée avec un scepticisme certain. Les patrons s’attendaient à une réforme plus substantielle, afin d’initier un choc de compétitivité conforme aux recommandations du rapport sur le Nouveau modèle de développement.