Lancé en grande pompe en janvier dernier, en présence des membres du gouvernement, à leur tête la ministre de la Transition numérique, Ghita Mezzour, le nouveau «mouvement» digital du Royaume avec sa marque, Morocco Tech, n’a pas fini de faire parler de lui. Cette «vision» novatrice pour la promotion du made in Morocco dans le secteur des nouvelles technologies continue d’attiser les tensions.
Après la polémique autour du nom de domaine et du dépôt de la marque auprès de l’OMPIC, des bruits de couloir ont circulé ces derniers jours autour d’un prétendu conflit qui opposerait la Fédération des nouvelles technologies (APEBI), cheville ouvrière du lancement du Morocco Tech, aux prestataires de l’organisation de l’évènement de lancement de la marque.
Les rumeurs laissent entendre qu'une dette de près de 4 millions de dirhams reste à la charge de l’APEBI au profit de l’agence évènementielle Capital Events. Ce montant correspondrait ainsi à la facture de l’organisation de Morocco Tech. Les échos qui se sont répandus au sein de l’écosystème numérique laisse même présager un recours judiciaire de Capital Event contre l’APEBI. Mais qu'en est-il vraiment?
Contacté par Le360, l’actuel président de l’APEBI, Rédouane El Haloui, tient à démentir l’ensemble des rumeurs qui circulent autour de l’organisation du Morocco Tech. S’il confirme qu’une partie de la facture de l’organisation de l’évènement n’a toujours pas été réglée, il assure que la fédération est en bon terme avec l’ensemble de ses partenaires.
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«Quand j’ai repris la présidence de l’APEBI en juillet dernier, j’ai bien sûr hérité des dossiers du dernier mandat, mais je peux vous assurer que nous n’avons aucun problème avec nos fournisseurs», souligne-t-il.
Le nouveau président de l’APEBI, assure, par ailleurs, que le règlement de l’ensemble des factures des prestataires de l'évènement devrait se faire avant la fin du mois de septembre.
«Nous avons eu plusieurs prestataires pour le Morocco Tech. Il n'y a pas que Capital Event. Une partie de la facture a été réglée et nous attendons qu’un fond de l’AMDIE (Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, partenaire de l'évènement, Ndlr) se débloque pour rembourser le reste, près de 80%. Je suis en contact avec les différentes parties prenantes. Nous devrons régler ce qui reste des factures avant la fin du mois de septembre», précise-t-il.
Même son de cloche du côté de Adil Lazrak, président de Capital Event, qui réfute également tout conflit avec l’APEBI. Contacté par Le360, le patron de l’entreprise ayant participé à l’organisation de l’évènement du lancement de la marque Morocco Tech assure être en bon terme avec le bureau actuel de la fédération.
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S’il a refusé de communiquer le montant de la prestation qui reste à payer, il a néanmoins confirmé qu’aucun recours judiciaire n’a été envisagé, les retards de paiement étant monnaie courante dans le milieu des affaires au Maroc.
«Nous n’avons aucun différend avec l’APEBI, nous avons une relation commerciale et je suis toujours en contact avec eux. Une partie de la prestation que nous avons fournie pour l’organisation du Morocco Tech a déjà été réglée, nous attendons de recevoir ce qui reste du montant. Il y a toujours des délais de paiement, c’est le cas avec plusieurs de nos clients».
Une affaire qui semble donc réglée entre les deux parties, mais qui ne rend pas service au nouveau bureau de l’APEBI, élu le 7 juillet dernier, qui s’apprêtait à fermer la page des polémiques pour repartir sur de bonnes bases.
«C’est dommage que des rumeurs et des informations négatives circulent autour du Morocco Tech. Nous avons été récemment élus et nous travaillons déjà d'arrache-pieds pour faire rayonner le Maroc à l’international, notre but ultime, à tous, étant d’attirer le plus gros nombre d’investisseurs pour notre pays», regrette Rédouane El Haloui.
Et d’ajouter: «Nous avons tous les atouts pour faire du Maroc une destination de choix pour les investissements dans le numérique, mais pour ce faire, il faut que l’ensemble des parties prenantes travaillent dans le même sens. On ne peut plus se permettre d’agir à l’encontre des intérêts de notre pays».