OCP: la fin des années fastes?

Le siège social du Groupe OCP à Casablanca.

Revue de presseEn 2023, les exportations en phosphate et ses dérivés ont reculé de 33,6%, laissant derrière elles un manque à gagner de 38,8 milliards de dirhams pour le Royaume. Cet article est une revue de presse tirée de La Nouvelle Tribune.

Le 14/08/2024 à 21h40

L’année 2023 aura été celle d’une baisse inédite de régime pour le phosphate marocain. C’est ce qu’indique le magazine panafricain La Nouvelle Tribune, expliquant que les exportations de ce minerai stratégique et de ses dérivés ont reculé de 33,6%, laissant derrière elles un manque à gagner de 38,8 milliards de dirhams pour le Royaume.

«Ce repli spectaculaire contraste violemment avec la vague ascendante des années précédentes, où le secteur surfait sur des records historiques, propulsant le Maroc au rang de leader mondial des exportations de phosphates», lit-on.

Cette chute vertigineuse n’a épargné aucun segment de la filière, frappant de plein fouet aussi bien les phosphates bruts que les engrais chimiques et l’acide phosphorique. «Ce recul s’explique par une confluence de facteurs adverses», note le magazine: dégringolade des prix internationaux, contraction de la demande mondiale, et intensification de la concurrence sur l’échiquier global des fertilisants.

Résultat, l’OCP se trouve confronté à une réalité changeante, où sa position dominante est remise en question. «L’émergence de nouveaux acteurs et l’expansion des capacités productives d’autres nations, redéfinissant les contours du marché mondial des phosphates», lit-on encore.

La volatilité des prix a joué un rôle prépondérant dans ce bouleversement. Après avoir atteint des sommets vertigineux en 2022, les cours ont amorcé une descente aux enfers en 2023. Cette correction brutale reflète un apaisement des tensions sur les marchés internationaux des engrais et une amélioration des perspectives de production dans d’autres régions du globe.

Parallèlement, le prix du soufre brut, ingrédient clé dans la fabrication des phosphates, a connu une chute libre spectaculaire au Maroc, passant de 2.996 dirhams/tonne en 2022 à 1.231 dirhams/tonne en 2023. Cette baisse de 58,9% agit comme un catalyseur, amplifiant les effets déjà néfastes de la conjoncture sur le secteur phosphatier national.

«La diversification des marchés d’exportation apparaît comme une bouée de sauvetage cruciale pour le Royaume. En élargissant son horizon au-delà de ses débouchés traditionnels, le secteur pourrait atténuer sa vulnérabilité aux fluctuations d’une seule région ou d’un groupe restreint de pays consommateurs», écrit La Nouvelle Tribune.

En définitive, la chute des exportations de phosphates en 2023 sonne comme un signal d’alarme pour l’OCP.onsoir rim

Par Lamia Elouali
Le 14/08/2024 à 21h40