Nouvelles hausses des prix des carburants: des subventions directes toujours exclues

Embout d'un pistolet de distribution de carburant, dans une station-service.

Embout d'un pistolet de distribution de carburant, dans une station-service. . DR

Revue de presseKiosque360. Alors que de nouvelles hausses des prix à la pompe s’annoncent, le gouvernement n’envisage toujours pas de subventions directes, une telle option risquant d’entraîner l’économie dans un gouffre financier insurmontable. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 13/06/2022 à 21h09

Le360 l’annonçait ce lundi: le prix des différents carburants à la pompe devrait augmenter à nouveau au cours des deux prochains jours. Il s’agit de la troisième hausse depuis le début du mois de juin. Le quotidien L’Economiste en apporte la confirmation sur sa Une du mardi 13 juin. Et de préciser que les tarifs auxquels il faudra s’attendre seront de plus de 18 dirhams pour l’essence sans plomb et de plus de 15,5 dirhams pour le gasoil. La dernière augmentation du prix des carburants au Maroc date du mardi 7 juin 2022. A aujurd'hui, l'essence se distribuait jusqu’à 16,8 dirhams le litre à Casablanca alors que celui de diesel se vendait aux alentours de 14,6 dirhams.

Pour autant, l’option d’une subvention directe des prix à la pompe est exclue. Le risque est celui du «gouffre financier que cela pourrait entraîner surtout dans une conjoncture où l’incertitude et l’absence de visibilité sont les maîtres-mots», explique L’Economiste. Lundi 6 juin dernier au Parlement, la ministre des Finances a d’ailleurs été catégorique sur cette question. Pour elle, le gouvernement n’a pas les moyens d’une telle politique et ce sera un retour en arrière dangereux sur des subventions démantelées en 2015 sous le gouvernement de Abdelilah Benkirane.

Une telle subvention veut également dire une réaffectation des ressources de l’Etat et l’abandon de ses projets de développement. «Il est demandé aujourd’hui au gouvernement de gérer au mieux les conséquences de cette crise mondiale, sans toutefois hypothéquer les grands chantiers contenus dans son programme. Des choix clairs ont été faits concernant la mise en œuvre de l’Etat social, les énergies renouvelables et l’eau. Nous devons nous y tenir», a-t-elle affirmé, ajoutant que le gouvernement gère la crise des prix avec les moyens dont il dispose.

Le gouvernement va, cela étant dit, poursuivre son soutien exceptionnel aux professionnels du transport routier. Un budget global de 1,35 milliard de dirhams a été alloué à ce volet sur trois mois, soit une moyenne de 452 millions de dirhams par mois.

Rappelons que cette nouvelle hausse intervient dans un contexte marqué par la montée du cours du pétrole sur les marchés internationaux. Le baril de Brent est sur un trend haussier depuis plusieurs jours, et s'est échangé à 120,06 dollars ce lundi 13 juin. D’après les analystes, il est impossible de prévoir l’évolution des prix du pétrole compte tenu de l’instabilité géopolitique et géoéconomique au niveau mondial, mais il faudra encore s’attendre à des niveaux très élevés pendant plusieurs semaines.

Par Nabil Ouzzane
Le 13/06/2022 à 21h09