Le dernier rapport de Fitch Ratings sur les Investment Manager Quality Ratings (IMQR) consacre une analyse approfondie du dispositif et situe clairement le Maroc parmi les marchés qui recourent le plus à ces notations locales. Dès l’introduction, l’agence précise que «le Mexique et le Maroc concentrent la majorité de ces notations locales, en raison de réglementations propres à chaque pays et de modalités de supervision qui appellent une évaluation spécifique». Le suffixe Excellent(mar), associé aux gestionnaires marocains, illustre cette méthodologie distincte.
Fitch insiste sur le fait que les IMQR mesurent d’abord la robustesse opérationnelle. Elles «évaluent les capacités d’investissement et la résilience des structures de gestion», poursuit l’agence, tout en rappelant que «ces évaluations ne constituent pas des appréciations de crédit et se distinguent des notations de défaut». Elles ne portent donc pas sur un risque de défaillance, mais sur la qualité organisationnelle, la maîtrise des processus et la solidité des contrôles.
Le rapport détaille une structure à deux niveaux. D’un côté, les IMQR internationales, comparables d’un marché à l’autre. De l’autre, les notations nationales, propres à chaque juridiction, structurées autour d’un suffixe géographique — dont Excellent(mar) pour le Maroc.
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Selon Fitch Ratings, «les IMQR peuvent être attribuées à un gestionnaire, à une stratégie, à un fonds ou à un mandat». Elles couvrent un spectre allant «des approches actives aux gestions passives ou alternatives». Le cœur du système repose sur une échelle allant de Weak à Excellent, avec un constat significatif: «71% des notations internationales se situent au niveau Excellent», souligne le document.
Pour les évaluations internationales, l’agence précise que «les appréciations reposent sur des critères comparables à l’échelle mondiale, mettant en regard les pratiques professionnelles et l’accès aux marchés avec ceux des pairs internationaux».
À l’inverse, pour les notations nationales, Fitch rappelle que «les IMQR nationales évaluent les gestionnaires dans leur cadre local et ne peuvent être rapprochées ni entre elles, ni avec les notations internationales». Elles mesurent la qualité relative à l’intérieur d’un marché donné, et non dans une comparaison globale.
Un outil opérationnel destiné aux investisseurs institutionnels
Dans sa synthèse, Fitch explicite l’usage de ces évaluations. Les IMQR interviennent lorsqu’un examen financier classique ne suffit pas à apprécier la qualité structurelle d’un gestionnaire d’actifs. L’agence note que «les consultants et les propriétaires d’actifs s’appuient sur ces notations pour leurs examens opérationnels, pour statuer sur l’admission de gestionnaires à leurs plateformes et pour suivre l’évolution de leurs pratiques au fil des cycles».
Cette granularité méthodologique répond à une demande croissante d’outils d’analyse non financiers. Fitch observe ainsi que «les investisseurs institutionnels y recourent pour identifier d’éventuels partenaires d’investissement», tandis que les épargnants les utilisent comme un instrument «de compréhension plus précise des compétences d’un gestionnaire». Le dispositif contribue ainsi à renforcer la transparence, dans un marché où les flux d’épargne et les exigences réglementaires se densifient.
La mise en exergue du Maroc dans ce rapport intervient dans un contexte marqué par une professionnalisation accrue de la gestion d’actifs nationale et par une montée en puissance des investisseurs institutionnels. Les chiffres publiés par Fitch en 2024 sur les gestionnaires locaux illustrent cette dynamique: Wafa Gestion affiche 137 MMDH sous gestion en mai 2024, selon Fitch Ratings en juillet 2024, tandis qu’Upline Capital Management déclare 90 MMDH d’actifs à la même date. Plusieurs acteurs marocains ont ainsi obtenu ou vu reconfirmer leur notation IMQR nationale au niveau Excellent(mar).








