Nador West Med: le nouveau hub stratégique qui attire les investisseurs énergétiques et industriels

Revue de presse Encore en phase de montée en puissance, le port de Nador West Med s’impose déjà comme un pôle d’attractivité majeur pour les investissements internationaux. Porté par des projets structurants dans l’énergie et l’industrie, et soutenu par une stratégie de partenariats public-privé, le complexe portuaire ambitionne de devenir un levier clé de la compétitivité économique et énergétique du Royaume. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 23/12/2025 à 19h52

Avant même d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle, le port de Nador West Med suscite déjà un engouement exceptionnel. «Pensé comme un hub stratégique à la croisée des flux industriels et énergétiques, le complexe portuaire s’impose progressivement comme l’un des projets les plus ambitieux du Royaume», écrit le magazine hebdomadaire Challenge. Une dynamique prometteuse, dont la réussite reposera largement sur la capacité à articuler efficacement investissements publics et initiatives privées.

Longtemps perçu comme un projet en devenir, Nador West Med est désormais au centre de toutes les attentions. Aux yeux des investisseurs internationaux, le port est en passe de devenir un passage obligé, notamment dans le domaine des énergies. Cette attractivité nouvelle s’est concrétisée début décembre avec le lancement, par le ministère de la Transition énergétique, de deux appels à concurrence majeurs. Le premier porte sur l’affrètement d’une unité flottante de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié, appelée à être installée au sein même du port. Le second concerne la conception et la réalisation d’un réseau national de gazoducs, destiné à relier Nador West Med au gazoduc Maghreb-Europe, ainsi qu’aux principales zones industrielles de Mohammedia et de Kénitra.

«Mais l’énergie n’est pas le seul secteur à s’intéresser de près à cette nouvelle plateforme portuaire», souligne Challenge. Le site attire également l’attention de grands groupes industriels, à commencer par l’un des principaux constructeurs automobiles français. Dans le cadre de son projet de développement de la production de véhicules électriques au Maroc, le groupe a récemment dépêché des équipes sur place afin d’évaluer les capacités logistiques du port. L’objectif est d’accompagner une montée en puissance de la production, qui pourrait passer de 500 000 à 750 000 véhicules par an, tout en évitant une saturation des infrastructures existantes de Tanger Med et de Casablanca.

Ces deux plateformes, déjà fortement sollicitées, font face à une concurrence accrue entre constructeurs automobiles internationaux. Stellantis, Volvo, Nissan, Jaguar ou encore Rolls-Royce y concentrent leurs activités, générant des tensions à la fois sur les capacités logistiques et sur la disponibilité de la main-d’œuvre, malgré le fonctionnement à plein régime des centres de formation locaux. Dans ce contexte, Nador West Med apparaît comme une alternative crédible, capable d’absorber de nouveaux flux industriels sans les contraintes observées ailleurs.

Sur le volet énergétique, le choix du ministère de la Transition énergétique s’est porté sur une procédure d’appel à concurrence international en deux phases. Celle-ci doit permettre au candidat retenu de concevoir et de réaliser tout ou partie des équipements nécessaires à l’installation de l’unité flottante de regazéification, avant leur transfert à une entité publique désignée. Une approche similaire a été retenue pour le développement du réseau de gazoducs, avec un processus incluant la conception, le financement, la construction et l’exploitation des infrastructures, dans le cadre d’un partenariat public-privé régi par la loi 86-12.

L’enjeu est de taille. «Il s’agit non seulement de connecter le port de Nador West Med au gazoduc Maghreb-Europe, mais aussi de sécuriser l’approvisionnement énergétique de zones industrielles à forte consommation, comme Mohammedia, marquée par une activité économique intense et la présence d’une centrale thermique, ainsi que Kénitra», précise Challenge. En s’appuyant sur l’expertise technique et financière du secteur privé, l’État entend accélérer la mise en œuvre de ces projets structurants tout en limitant la pression sur les finances publiques.

Porté par la perspective d’un essor des échanges avec l’Europe, par une main-d’œuvre disponible et par la possibilité de déployer rapidement un écosystème industriel diversifié, le port de Nador West Med s’affirme ainsi comme un nouveau poumon économique. Pour de nombreux opérateurs, il représente déjà bien plus qu’un simple port : un levier stratégique appelé à redessiner les équilibres industriels et énergétiques du pays.

Par La Rédaction
Le 23/12/2025 à 19h52