Contrairement à l’année dernière, la croissance du secteur agricole sera positive cette année. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, jeudi 14 juillet à Casablanca. Il a également confirmé l’objectif d’atteindre 55 millions de quintaux de céréales pour la campagne agricole 2022-2023.
«Nous sommes dans une période d’incertitude sur le plan décisionnel, le secteur agricole subi un choc mais réussit tout de même à montrer sa résilience. Pour cette année, nous confirmons le chiffre de 55 millions de quintaux de céréales qui était prévisible. La croissance du secteur agricole va être positive, contrairement à l’année dernière», a-t-il souligné en marge d’une conférence organisée par Aujourd’hui le Maroc autour de la thématique de la sécurité et souveraineté alimentaires.
Cette conférence qui a connu la participation de différents acteurs du secteur agricole au Maroc a été l’occasion de mettre en lumière la nécessité de développer le secteur pour assurer la sécurité alimentaire des Marocains dans une conjoncture marquée par les changements climatiques et les perturbations des chaînes de valeur.
«La question de la souveraineté et la sécurité alimentaires est un sujet particulièrement important notamment dans ce contexte où le monde traverse une polycrise ayant fortement touché le secteur agricole et surtout le système alimentaire au niveau mondial et qui a bien évidemment impacté notre pays», a-t-il précisé.
Pour atteindre cet objectif un bon nombre de défis est à relever, à commencer par le manque des ressources hydriques. Le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), Rachid Benali, a indiqué à cette occasion que 4,6 milliards de mètres cubes d’eau sont nécessaires pour la production annuelle au Maroc. Cette année, le secteur agricole a dû se contenter de moins de 700 millions de mètres cubes.
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Ainsi les professionnels appellent à activer tous les leviers pour permettre aux agriculteurs de produire en quantité suffisante et à des prix accessibles pour le marché local, en investissant notamment dans la recherche scientifique pour développer des variétés plus résistantes à la sècheresse et en accompagnant les agriculteurs à moderniser leurs systèmes d’irrigations.
Parmi les autres défis à relever figure notamment le gaspillage. Au Maroc, les estimations des pertes en post-récoltes des fruits et légumes sont évaluées entre 35% et 40%, selon le ministre de l’Agriculture. Ces pertes sont enregistrées tout au long de la chaîne de distribution.
De son côté, le président du directoire du Crédit Agricole du Maroc (CAM), Mohamed Fikrat, a mis l’accent sur l’importance de soutenir le financement des agriculteurs pour construire et consolider la souveraineté et la sécurité alimentaire du pays. Selon lui, le financement du monde agricole et l’écosystème agro-business représente entre 3% et 4% du produit intérieur brut (PIB), 85% de cette quote-part sont financés par le CAM.