Dans un exposé devant cette commission parlementaire, issue de la Chambre des conseillers, sur l’attractivité du tourisme à travers les activités culturelles, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a cité le cas de la ville française de Cannes dont le festival de cinéma a été créé et promu par sa propre région. «Le progrès et la réputation socio-économique que connait Cannes sont le fruit de la culture développée par la région», a-t-il affirmé devant un président de la commission, le RNIste Mohamed Hanin, très attentif à l’argumentation du ministre.
«Il faut que les régions développent une industrie culturelle propre à chaque environnement afin d’attirer les touristes sachant que la culture représente généralement chez le touriste étranger 40% de ses priorités touristiques», a-t-il souligné. Pour une meilleure coordination et gouvernance dans les secteurs culturel et touristique, le ministre a par ailleurs annoncé la création prochaine d’un poste de directeur régional -dans chacune des douze régions- chargé de trois missions qui se recoupent, à savoir le mariage de la culture, du tourisme et du patrimoine.
Le Maroc, selon lui, doit relever le défi culturel et touristique en prévision notamment de la Coupe du monde de football 2023. Pour inciter les régions à donner une importance à la vie culturelle, Mehdi Bensaïd a sorti un argument de taille en affirmant «qu’un dirham investi rapporte 17 dirhams dans l’organisation de chaque festival, car le tourisme est source de vie de toute une ville et d’une région».
Il a par la suite donné un aperçu sur les divers festivals qui s’organisent chaque année au Maroc, ainsi qu’une rétrospective sur les différents espaces historiques au nombre de 9: Médinas de Fès, Marrakech, Meknès, Tétouan, Rabat, Kasbat Aït Haddou (Ouarzazate), ainsi que Oualili et El Jadida Mazagan.
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Le ministre a également fourni la liste de l’UNESCO relative au patrimoine immatériel marocain comme les moussems de Gnaoua d’Essaouira, de Tan-Tan, de Sefrou et ceux des diverses fantasias. L’industrie cinématographique n’a pas été oubliée par le ministre qui a appelé à cette occasion à davantage la soutenir à travers notamment la production de films entièrement marocains. À cet égard, il a annoncé que le projet de loi en cours de finalisation sur le patrimoine culturel -dont il a fait jeudi dernier un exposé devant le conseil de gouvernement- prévoit entre autres d’accorder un statut réglementaire aux studios cinématographiques dont le cadre organisationnel n’a jamais été défini jusqu’ici. «Cette loi va, outre s’ouvrir au secteur privé, reconnaitre et définir le statut des studios cinématographiques», a-t-il déclaré avant de livrer les importantes sommes générées par la production cinématographique au Maroc. Cette dernière a rapporté en 2022 environ un milliard de dirhams contre 200 millions de dirhams il y a quelques années, selon Mehdi Bensaïd. Le Maroc a accueilli ces dernières années la production de dix longs métrages mondiaux, ce qui a permis de recevoir 100.000 touristes étrangers.
Le ministre a également indiqué que la ville de Chefchaouen est devenue «une destination très prisée pour les Chinois, à tel point que la série télévisée “Lalla Manana” réalisée dans cette ville du Nord sera traduite en chinois». «On a demandé à notre ambassadeur à Pékin d’étudier les moyens pour traduire en chinois cette production nationale», a conclu le ministre en invitant les élus à promouvoir dans leurs régions l’industrie culturelle, source d’emplois.
Il faut signaler que cette commission thématique sur la culture et le tourisme va entreprendre une mission de prospection et de contacts auprès des responsables et des régions en vue d’élaborer un rapport qu’elle soumettra à une séance plénière de la Chambre des conseillers.