La mesure est louable mais elle n’est que l’arbre qui cache la forêt. Début mars, les prix de 13 médicaments ont été revus à la baisse. Parmi eux, Cadelius 600 mg, utilisé contre les carences en calcium et vitamine D3, dont le prix est passé de 120,30 dirhams à 105,30 dirhams la boîte.
La liste, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 14 mars, comprend aussi le médicament antipaludique Malanil 250 mg/100 mg qui passe de 465 dirhams à 394 dirhams pour une boîte de 12 comprimés, le Neulastim 6MG, essentiel dans le traitement des cancers sanguins, voit son tarif passer de 9.460 dirhams à 6.742 dirhams.
L’effet est positif tant sur les patients que sur les caisses d’assurance maladie. «En réduisant le coût des médicaments, les organismes de santé tels que la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) ou la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) réalisent des économies substantielles, ce qui permet de maintenir l’équilibre financier des caisses», explique le quotidien, citant Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.
Mais de telles mesures ne suffisent pas. Au Maroc, les ménages supportent 60% des dépenses de santé, dont 30% sont dédiées aux médicaments. Rendre le médicament accessible au plus grand nombre, c’est encourager l’utilisation de médicaments génériques. C’est aussi augmenter le budget public dédié au médicament. «Aux États-Unis, le budget de la santé s’élève à 16% du PIB, tandis qu’au Maroc, il se contente d’un modeste 6%», lit-on.
Pour l’expert, cité par Les Inspirations Eco, la solution est également à trouver dans le développement d’une industrie nationale des médicaments et la lutte contre l’automédication. La dernière baisse des tarifs intervient également dans un contexte de pénurie inquiétante de certains médicaments et ce, depuis trois mois déjà.
Cette crise a été amplifiée par les récentes modifications apportées à la Loi de finances, souligne le quotidien. «Depuis le début de l’année, un gel des stocks a été instauré en attendant que les dispositions de la Loi de finances deviennent pleinement opérationnelles, notamment en ce qui concerne le changement d’étiquetage», explique Tayeb Hamdi aux Inspirations Eco.
Parmi les principaux médicaments touchés par cette situation, il y a ceux bénéficiant de l’exonération de la TVA Mais la pénurie persistante est également alimentée par des problèmes d’approvisionnement et de disponibilité de matières premières. Un manque temporaire mais la gravité de la situation se manifeste particulièrement lorsque des médicaments vitaux viennent à manquer, laissant les patients sans alternative viable.