La cinquième session de la commission maroco-russe s’ouvre, ce lundi, à Rabat. Cet événement, très attendu notamment par la communauté des affaires des deux pays, intervient dans une conjoncture marquée par de fortes tensions entre la Russie et les pays occidentaux à propos de la situation en Ukraine. Samedi 13 septembre, le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, est allé jusqu'à dire que l'objectif du président russe Vladimir Poutine est "d'éliminer l'Ukraine entière". Arseni Iatseniouk a appelé les Etats-Unis et l'Union européenne à garantir le plan de paix en Ukraine.
Opportunité historique
La question ukrainienne sera certainement abordée dans les coulisses de cette session de la commission maroco-russe à Rabat. Cette cinquième session "revêt un caractère particulier dans un contexte de guerre version 2.0 et son cortège de sanctions économiques mutuelles entre l’Occident et la Russie, des sanctions qui offrent, paradoxalement, une opportunité historique au Maroc pour diversifier son partenariat extérieur", constate Al Alam à paraître ce lundi 15 septembre. Et de rappeler que "la Russie absorbe déjà 15% des exportations agroalimentaires du royaume".
Le quotidien économique Les Eco fait état d’une "lettre de veille" du Conseil national du commerce extérieur (CNCE) dans laquelle il "recense les milliards de dollars d’importations alimentaires qui devront être comblées par la Russie suite à l’embargo décrété contre les pays occidentaux". Pour rappel, Moscou a imposé un embargo sur les produits alimentaires (viandes, poissons, produits laitiers, fruits et légumes…) provenant des pays de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie suite aux sanctions prises par ces pays à l’égard de la Russie compte tenu de son intervention en Ukraine. On apprend que la Russie importe 35% de sa demande alimentaire, et les importations en provenance des pays boycottés se sont élevées à 155 milliards de dollars en 2013. "Une réelle opportunité s’offre au Maroc pour se saisir des parts de marché laissées vacantes", lit-on sur les colonnes du quotidien économique. Toujours selon le journal, "si le Maroc n'est pas en mesure d'exporter certains produits comme la viande ou le lait, il a toutefois la capacité de satisfaire une part importante de la demande russe en ce qui concerne les fruits, les légumes et les produits de la mer".
Les enjeux de cette cinquième session de la commission maroco-russe sont de taille. Plusieurs accords de partenariat seront conclus pour booster la coopération entre les deux pays. Les officiels et les opérateurs privés marocains sont appelés à promouvoir le label Maroc et la capacité du royaume à satisfaire les besoins du marché russe.