La réforme des marchés de gros est en marche. Sous le coup des critiques formulées notamment par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et des parlementaires, ce secteur entame sa mue. L’objectif, selon Finances News Hebdo, est de réduire au maximum le nombre d’intermédiaires et, du coup, les marges générées, afin que la différence entre le prix départ ferme et celui à la consommation soit moins large. «Il est aussi suggéré de revoir le système des redevances qui est décrié par les usagers de ces marchés, ainsi que leur fonctionnement. La réforme comporte également les modalités d’éligibilité des intervenants», lit-on.
Pour ce qui est du marché de gros de Casablanca, le plus important du Royaume, le Conseil de la ville de Casablanca, en concertation avec l’Intérieur, a pris la décision de le relocaliser aux environs de Had Soualem.
Plus espacé et mieux aménagé, le concept du futur site est inspiré des marchés existants en Europe. Il sera doté de nouveaux équipements au niveau de la chaîne de froid, de stockage ou de pesée. Mais il présente toutefois quelques inconvénients, dont l’éloignement à plus de 27 km de Casablanca. Du coup, de nouvelles charges de transport seront répercutées sur le consommateur.
Un bureau d’études a été mandaté pour recueillir les données nécessaires auprès des intervenants du secteur. In fine, une feuille de route sera tracée pour mener à bien la réforme. Les professionnels du secteur, notamment les marchands de fruits et légumes, ont accueilli favorablement la réforme envisagée, bien qu’ils formulent toutefois quelques réserves.
«C’est bien de s’inspirer des marchés étrangers comme Mercado en Espagne ou Rungis en France. Mais il faut prendre en considération les spécificités marocaines, où persistent encore plusieurs lois coutumières», affirme Mohamed Joubel, vice-président de l’Association des commerçants du marché de gros de Casablanca, cité par l’hebdomadaire.
Exemple: alors que, dans les pays européens, le paiement numérique est la règle, le cash reste prédominant dans le Royaume. Au niveau de la redevance, on applique aux marchés de gros marocains 7,2%. En France, par exemple, la taxe est fixée à 0,5% seulement. Cela a un effet sur le prix à la consommation.
«La restructuration des marchés de gros doit accorder une attention particulière à l’élément humain. De nombreux travailleurs ne sont pas déclarés à la sécurité sociale, car la plupart sont des saisonniers. Ils n’ont pas non plus un certain niveau d’instruction. D’où l’importance de programmer des sessions de formation pour leur inculquer les nouvelles pratiques de commerce et d’échange», lit-on.