L’Economiste, dans sa livraison du jour, s’intéresse à la flambée des prix des produits alimentaires, en particulier à Casablanca. Les entrepôts frigorifiques, dont certains sont clandestins, seraient-ils pour quelque chose dans cette envolée?
Abderrazzak Chabi, secrétaire général de l’association du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca, répond: selon lui, parmi les fruits et légumes, seuls la pomme, certaines variétés de pommes de terre, la grenadine et l’avocat peuvent être conservés dans des entrepôts frigorifiques. Ces entrepôts constituent un moyen efficace pour rationaliser et mieux gérer la marchandise. «D’ailleurs, le marché de gros de Casablanca ne peut pas accueillir plus de 3.000 tonnes environ par semaine. Ce qui représente autour de 150.000 tonnes par an, soit à peine 20% de la production nationale», précise-t-il. L’Economiste poursuit en soulignant que les pommes sont conservées dans des dépôts frigorifiques à partir du 15 septembre pour être commercialisées jusqu’au mois de juillet de l’année suivante.
Toutefois, le quotidien s’interroge sur l’existence d’abus. Pour le secrétaire général de l’association du marché des fruits et légumes de Casablanca, il s’agit là d’un argument fallacieux qui vise à cacher les vraies raisons de la flambée des prix. Elles sont dues aux exportations massives et irrationnelles de fruits et légumes, ajoutant aussi le retard de pluie, la cherté du carburant, des intrants agricoles, etc.
«Au cours des premières semaines de 2023, nos camions devaient attendre jusqu’à cinq jours pour recevoir la visite du vétérinaire et des douanes espagnoles. D’habitude, la durée d’attente ne dépasse pas une journée. Ce qui indique le volume exceptionnel des exportations de fruits et légumes», précise un opérateur, cité par L’Economiste. Ce dernier rappelle également que dans le cas des produits sensibles, les pouvoirs publics devraient avoir un droit de regard sur la totalité des stocks pour prévenir la spéculation.