Loterie nationale: révélations sur le nouvel exploitant

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Revue de presseKiosque360. Modifications sur l'appel d'offres lancé pour l’exploitation des jeux par la Loterie nationale, séparation du réseau de points de vente avec la MDJS, taux de retour aux joueurs supérieur au plafond légal. Sisal, qui démarre son activité en 2019, a de plus connu des déboires juridiques.

Le 11/12/2018 à 19h14

L’attribution de l’appel d’offres concernant l’exploitation des jeux, du réseau de distribution, du marketing et de la commercialisation des produits pour le compte de la Société de gestion de la loterie nationale (SGLN), fait jaser. Il a été remporté par un opérateur italien spécialisé dans les jeux et les services de paiement, Sisal, qui traîne apparemment de nombreuses casseroles, peut-on lire dans un dossier spécial publié par Les Inspirations Eco, dans son édition du mercredi 12 décembre.

Le quotidien évoque des modifications qui ont eu lieu sur l'appel d'offres lancé par la SGLN, la séparation du réseau de points de vente avec la MDJS, un taux de retour aux joueurs supérieur à ce qui est prévu par la loi mais, aussi, le sombre historique et les déboires juridiques du top management de Sisal.

Emilio Petrone, le dirigeant de Sisal, a été soupçonné à deux reprises, depuis 2008, de collusion entre le pouvoir politique et la sphère privée. Dans le cadre de perquisitions menées en 2012 par le Parquet de Milan, des Emails ont été retrouvés, mettant en évidence les liens entre Emilio Petrone et Silvio Berlusconi via la société de ce dernier, Mediaset. «Le groupe Sisal entretient des rapports commerciaux avec de nombreux opérateurs télévisuels, afin de rendre publics et de promouvoir ses produits, et le groupe Mediaset représente le plus important opérateur TV en Italie, puisqu’il rassemble 55 % des investissements TV», explique le DG de Sisal Maroc, cité par le quotidien.

Par ailleurs, des soupçons ont été émis en 2014, notamment par le journal «il Fatto Quotidiano», concernant un possible trafic d'influence visant à obtenir des autorisations administratives pour l'installation de machines à sous dans des commerces de proximité, grâce à l'influence de Silvio Berlusconi, alors président du Conseil italien.Ces soupçons n’ont toutefois pas conduit à des poursuites pénales. En revanche, le projet de candidature commune Sisal-Mediaset a été abandonné en raison de la proximité de Mediaset avec Berlusconi et des risques encourus. D’ailleurs, la presse italienne avait accusé d’abus de pouvoir Berlusconi, qui poussait Sisal et Lottomatica, les deux opérateurs qui gèrent les paris et les loteries en Italie, à s'engager avec Mediaset.

Par Fayçal Ismaili
Le 11/12/2018 à 19h14