Avec les arrivées touristiques toujours en progression, le secteur de la location de voitures devrait en bénéficier par ricochet. Pourtant, il subit toujours une grande crise, à en croire les professionnels du secteur, relate le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 3 juillet.
«Aujourd’hui, nous ne ressentons et nous n’entrevoyons aucune reprise», affirme Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs automobiles sans chauffeurs au Maroc (FLASCAM). Et pour cause, la saison estivale a été «décalée» en raison notamment des retards dans les examens des élèves qui ne se termineront qu’à la mi-juillet. Le plus grand pays émetteur de touristes au Maroc, la France, a organisé des élections anticipées. Ce qui fait que les touristes viendront plus tard cette année, et ne commenceront à programmer leurs vacances qu’après le second tour des Législatives.
Cité par le quotidien, Fouad Meliani, président du Syndicat patronal national des loueurs de voitures (SPNL), partage le même constat, affirmant que la demande ne devrait être au rendez-vous qu’à la mi-juillet. Selon ce dernier, «l’été démarre lentement. Il y a eu certes un pic, grâce à la période de l’Aid Al Kébir, mais il y a eu une baisse juste après».
«Plusieurs agences de location ont été créées peu de temps avant la sortie du nouveau cahier des charges, le 15 avril 2024. Rien qu’en 2023, quelques 1.800 sociétés de location de voitures ont été créées», indique le président de la FLASCAM.
La même année, les loueurs de voitures ont acheté 48.000 véhicules alors qu’en 2019, année de référence, ils n’en avaient acheté que 37.000. «Ainsi, le marché marocain compte aujourd’hui pas moins de 11.600 loueurs de voitures et 160.000 véhicules de location. Cette offre dépasse la demande actuelle», affirme le président de la FLASCAM.
Les marchés les plus importants demeurent Marrakech, Tanger, Casablanca et Agadir. Dans ces villes, nos deux professionnels s’attendent à un bon mois d’août, mais le nouveau cahier des charges a fait couler le marché, affirment les professionnels. «Nous pensions qu’après deux ans de concertation avec le ministère de tutelle nos recommandations allaient être prises en compte, mais le ministère semble adhérer à cette hémorragie de création. Nous respectons cet avis, mais nous ne pensons pas qu’il sera bénéfique pour le secteur», déplore Tarik Dbilij. A cela il faut encore ajouter la hausse des prix des voitures neuves.