L’Intérieur met les bouchées doubles pour l’assainissement liquide

Un chantier de raccordement au réseau d'assainissement liquide.

Revue de presseAlors que l’assainissement liquide reste un défi majeur pour de nombreuses régions du Royaume, Abdelouafi Laftit promet une accélération sans précédent des chantiers. Le ministre de l’Intérieur veut généraliser ce service essentiel dans un délai raccourci, en misant sur un programme ambitieux et une meilleure réutilisation des eaux usées. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 24/07/2025 à 21h17

Déterminé à faire de l’assainissement liquide un droit effectif pour tous les Marocains, Abdelouafi Laftit veut passer à la vitesse supérieure. Face aux parlementaires, le ministre de l’Intérieur a annoncé une réduction majeure des délais de réalisation des projets d’assainissement et de traitement des eaux usées. Ce chantier, initialement prévu jusqu’en 2034, devra être bouclé dès 2029 en milieu urbain, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du vendredi 25 juillet.

Objectif affiché, clore ce dossier dans les villes pour concentrer l’effort sur le monde rural, où les besoins restent immenses. Cette accélération donnera un coup de fouet à la mise en œuvre des conventions signées lors des Assises nationales de la régionalisation avancée, tenues en décembre dernier.

Pour porter cette ambition, un programme doté de 56 milliards de dirhams couvrira la période 2025-2034. Sur ce montant, 27 milliards financeront la poursuite de 389 projets déjà engagés, tandis que 29 milliards iront à 694 nouveaux projets, incluant notamment la réutilisation des eaux usées.

La réutilisation des eaux usées traitées progresse elle aussi. En 2024, près de 53 millions de mètres cubes ont été recyclés, principalement pour l’irrigation de terrains de golf et d’espaces verts dans 16 collectivités. Le dispositif devrait s’étendre à 18 golfs supplémentaires et à 40 collectivités, avec de nouveaux usages, notamment industriels, lit-on.

Côté financements, les investissements cumulés dans l’assainissement liquide ont atteint 48,58 milliards de DH à fin 2024, dont plus de la moitié déjà réalisés. L’État, via le Fonds dédié, a contribué à hauteur de 17,67 milliards de DH. De son côté, le ministère de l’Intérieur a mobilisé 3,10 milliards de DH, grâce à la part des collectivités territoriales dans les recettes de la TVA, écrit L’Économiste.

Ces efforts ont permis d’équiper 223 villes et centres urbains en réseaux d’assainissement et stations de traitement, desservant environ 21 millions d’habitants. Actuellement, 72 autres sites sont en chantier et 90 supplémentaires programmés d’ici 2034. Résultat: le taux de raccordement urbain atteint déjà 84,7 %.

Mais le contraste est saisissant avec le monde rural: sur 1.207 centres, seuls 43 disposent d’un réseau d’assainissement, couvrant à peine 105.000 habitants. Des travaux sont toutefois engagés pour équiper 170 centres ruraux supplémentaires, visant 420.000 personnes.

Pour combler ces écarts, le Royaume mise sur le Programme national intégré d’assainissement liquide et de réutilisation des eaux usées traitées. Lancé en 2019, il fixe des objectifs ambitieux: 90 % de taux de raccordement urbain, 80 % en milieu rural et une réduction de la pollution allant jusqu’à 80 %. Il prévoit aussi la réutilisation de 100 millions de mètres cubes d’eaux usées par an d’ici 2027, et 537 millions à l’horizon 2040. Reste à transformer ces annonces en réalisations concrètes, et à faire en sorte que l’assainissement cesse d’être un privilège urbain pour devenir, partout, un droit garanti.

Par La Rédaction
Le 24/07/2025 à 21h17