L’Etat n’a pas d’état d’âme vis-à-vis des entreprises publiques puisque, rapporte L’Economiste dans son édition du jour, il affaiblit leur capacité d’autofinancement dans un contexte où elles doivent continuer d’investir et de se développer. Le Trésor a ainsi perçu 8 milliards de DH au titre de dividendes en 2016 et compte en récupérer bien plus en 2017. Les prévisions inscrites dans le projet de loi des finances 2017 tablent sur une rentrée de 9 milliards de DH. Les principaux contributeurs restent incontestablement l’OCP, Maroc Telecom, l’Agence nationale de la conservation foncière, Marsa Maroc et Bank Al-Maghrib.
Pour le journal, cette «stratégie de l’Etat-actionnaire, s’il en existe une, est illisible». Le Trésor ponctionne la capacité de financement des entreprises en augmentant leur endettement, ce qui inquiète la Cour des comptes. La dette publique (celle du Trésor plus les garanties accordées) s’est par conséquent fortement aggravée pour s’établir à plus de 80% du PIB. Selon la Cour des comptes, le total des encours des dettes de financement des établissements et entreprises publics a explosé de 315% à 245,8 milliards de DH (25% du PIB).
L’OCP reste indéniablement le principal contributeur. Entre 2010 et 2015, ses contributions ont représenté 24% du total des transferts du secteur des établissements et entreprises publics vers l’Etat et 41,8% des dividendes et bénéfices au Trésor. A l’inverse, CDG n’a toujours rien payé. Elle devrait lui verser 350 millions de DH.
«Le portefeuille public regroupe 209 établissements opérant dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’aménagement et de la distribution d’eau et d’électricité. Il compte également 44 entreprises à participation directe du Trésor à hauteur de 84% par les sociétés de grande importance (OCP, ADM, Masen, RAM, Barid Al-Maghrib)».