Les entreprises s’endettent, mais uniquement pour survivre

Crédit-Banque. DR

Revue de presseLe total des encours des crédits de trésorerie affiché en 2022 s’élève à 30 milliards de dirhams, soit près de la moitié des nouveaux crédits bancaires octroyés cette année aux entreprises. Pour peu, ou pas, de valeur ajoutée. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 01/02/2023 à 21h57

Quelque 75 milliards de dirhams. C’est le total des crédits bancaires accordées aux entreprises entre 2021 et 2022. Toutefois, près de la moitié de cette hausse est représentée par des crédits à la trésorerie des comptes débiteur, soit 30 milliards de dirhams. Moralité, les entreprises s’endettent non pas pour financer de nouveaux projets, ou créer de la valeur, mais pour survive, relève le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 2 février.

«Ce type de crédit n’est, en effet, pas un vrai instrument créateur de valeur», affirme un analyste bancaire cité par le quotidien. Ceci s’explique par le manque de confiance de l’entreprise dans le contexte économique. «Il y a eu moins d’investissements de la part des entreprises, donc moins de besoins en équipements. D’ailleurs, l’investissement répond à une anticipation de la consommation. Donc, comme il y a eu moins de pouvoir d’achat, automatiquement l’investisseur réduit son engagement en termes d’investissement», est-il noté.

Ce sont les crédits immobiliers et à l’équipement qui sont les plus profitables, en termes de valeur ajoutée, pour l’économie. Ces deux derniers ont réalisé des hausses «timides» selon les analystes interrogés par le quotidien. «Le crédit à l’équipement affiche une croissance annuelle de 8,8%, une variation positive mais pas suffisante», affirme-t-on. Pour sa part, le crédit immobilier, qui est presque à l’arrêt depuis quatre ans, n’a réalisé qu’une progression de 2,2% en glissement annuel.

Si les crédits bancaires ont terminé l’année passée sur une tendance haussière, ils risquent de se retourner courant les mois à venir, ce qui va intrinsèquement se répercuter sur la santé financière des entreprises. Un acteur bancaire explique que «le coût de la liquidité est en train d’augmenter, les répercussions de la hausse du taux débiteur commençant à se faire sentir. Ceci bien que les banques commerciales n’aient pas encore totalement répercuté la hausse du taux directeur». Ces aspects sont de nature à augmenter la charge financière chez les entreprises, et à rendre leurs besoins en fonds de roulement encore plus pesants dans les mois à venir.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/02/2023 à 21h57