Comme en 2022, avec des deals conclus par les groupes Akwa, Holmarcom, Diana Holding ou Managem, l’année 2023 a été ponctuée de transactions réalisées par des groupes marocains de premier plan. À leur tête, Al Mada, parti à l’assaut du marché ouest-africain de l’agroalimentaire.
À peine créé, le nouveau-né du holding, Teralys, a réalisé en juillet 2023 une opération d’envergure: l’acquisition du leader ouest-africain de l’agroalimentaire, Patisen. But de cette opération: «investir à long terme dans des projets structurants pour l’agro-industrie dans le but d’accroître la valeur ajoutée de ce secteur sur le continent et d’augmenter l’intégration industrielle régionale», écrit Jeune Afrique, qui cite un communiqué d’Al Mada.
Selon le mensuel, «dans un marché en croissance et avec des habitudes de consommation en constante évolution, l’arrivée de Teralys [dans le] capital de Patisen lui permettra de consolider sa position de leader sénégalais et panafricain [de même que] d’accélérer son développement en tant que plateforme régionale, grâce à l’intensification du lancement de nouveaux produits et à une expansion géographique ciblée dans les marchés offrant le plus grand potentiel de croissance».
Autre opération d’envergure, menée dans la plus grande discrétion, l’acquisition de Majorel par le français Teleperformance, annoncée en avril 2023, et qui a été concrétisée au mois d’octobre suivant.
La transaction a permis à l’allemand Bertelsmann, et au groupe Saham, majoritairement détenu par l’homme d’affaires marocain Moulay Hafid Elalamy, qui était jusqu’alors le détenteur de 79% des actions de Majorel, d’empocher 3 milliards d’euros, «en cash et en titres», explique Jeune Afrique.
Ce «mégadeal» a permis à Bertelsmann et à Saham de devenir «le premier actionnaire du numéro 1 mondial de la relation client», s’est par la suite félicitée auprès de Jeune Afrique «une source proche de Majorel».
Autre annonce, qui a pris de court les investisseurs du tourisme au Maroc: au mois de juin 2023, le groupe Accor, multinationale à capitaux français, spécialisée dans l’hôtellerie, a annoncé la cession de sa participation de 33% dans le capital de Risma, qui se veut être le premier opérateur hôtelier coté en Bourse au Maroc.
Une cession réalisée au profit de Mutris, une entreprise spécialement créée à cet effet par Adil Douiri, le fondateur de Mutandis, une entreprise marocaine spécialisée dans la fabrication et la vente de biens de consommation courante.
Jeune Afrique explique à ce propos que «cette structure, dont le siège est le même que celui de Mutandis, a quatre actionnaires commanditaires: Adil Douiri ainsi que Souad Benbachir Hassani, Mohamed Younes Benjelloun et Driss Benchaffai, tous trois directeurs généraux de (...) CFG Bank, elle-même actionnaire minoritaire de Risma».
Plus tard au cours de l’an dernier, le 29 juillet 2023, Wilmar, une entreprise agroalimentaire de droit singapourien, a annoncé la cession de l’intégralité de sa participation (avec un total de 30,05% des actions) du groupe sucrier marocain Cosumar.
Cette cession a été réalisée au bénéfice du français Sucden (à hauteur de 10%) et de certains investisseurs institutionnels marocains: la Mamda (5,21%), MCMA (6,14%), CIMR (3%) et RCAR (2,92%).
«Cette opération revêt un caractère stratégique en ce qu’elle vise à préserver la valeur ajoutée à l’échelle nationale, sécuriser la chaîne d’approvisionnement de la filière sucrière et renforcer la stratégie de développement au Maroc et à l’international dans ce domaine, contribuant ainsi à la protection de la souveraineté alimentaire du Royaume», avait précisé Cosumar dans un communiqué.