Passer à l'action: tel sera le leitmotiv de la COP22 qui se tiendra au Maroc, en novembre prochain, annonce L'Economiste dans son édition du 14 septembre. Le quotidien rappelle ainsi que, lors de la COP21, les accords avaient brièvement mentionné la tarification carbone et le rôle important des incitations à la réduction des émissions, à la grande déception de ceux qui soutiennent cette mesure.
En avril dernier, à la veille de la signature officielle des accords de Paris à New York, six chefs d'État, le FMI et l’OCDE ont appelé à la tarification du carbone, un pas essentiel pour aider à stopper les émissions et à encourager l'innovation et les technologies propres. Le rendez-vous de la COP22, qui se veut celui de l'action, permettra-t-il d'apporter une réponse concrète cet appel? Ce n'est pas si simple, indiquent les experts rassemblés à Marrakech, le week-end dernier, lors d'un séminaire de haut niveau organisé conjointement par OCP Policy, le FMI et Columbia University School. Car la fiscalité reste un domaine souverain et c'est aux États de mettre en place des dispositifs de tarification du carbone. Appliquer une même taxe de carbone à tous les pays est donc difficile à mettre en place.
Autre sujet de débat: la transition énergétique. C'est l'un des principaux défis auxquels l'humanité sera confrontée tout au long du 21e siècle. Elle répond à un double impératif: trouver des sources alternatives d'énergie permettant de remédier à l'épuisement des énergies non renouvelables et limiter le recours aux énergies carbonées afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C'est un processus long, très complexe, mais dont l'avenir de l'humanité est tributaire. C’est cette transition énergétique qui nous permettra de poursuivre la croissance et de lutter, donc, contre la pauvreté tout en assurant une réduction régulière des émissions de gaz à effet de serre, soulignent les experts.
Les accords de Paris ont acté la mobilisation de 100 milliards de dollars par an dans les pays développés, de sources publiques et privées, à partir de 2020. Une manière d'adresser aux acteurs économiques et financiers les signaux nécessaires à la réorientation de l'investissement, afin d'engager la transition vers les économies bas carbone. La transition énergétique représente par ailleurs une formidable opportunité pour la croissance en Afrique. Une partie des énergies renouvelables, dont la demande est importante dans le continent, pourrait être produite en Afrique et exportée vers l’Europe.