Les conseils du wali de Bank Al-Maghrib

Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, et Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, lors des Assises de la fiscalité tenues en 2013. . Brahim Taougar/360

Revue de presseDans sa dernière sortie publique, Abdellatif Jouahri a évité de commenter la décision de l'indexation partielle des prix du carburant prise par le gouvernement Benkirane. Il a appellé les partis politiques à mettre de côté les calculs politiciens.

Le 25/09/2013 à 22h17

Le wali de Bank Al-Maghreb, Abdellatif Jouahri, a estimé que l'épargne budgétaire projetée par le Maroc pour fin 2013 via le système d'indexation partielle de certains produits pétroliers devrait s'élever à environ 1,6 milliard de dirhams. D'après Assabah de ce jeudi 26 septembre, Jouahri a relevé mardi, lors d'une conférence de presse, qu'un baril de pétrole prévisionnel à "120 dollars coûterait l'an prochain à l'Etat quelque 7 milliards de dirhams".

Préserver les équilibres macro-économiques

"L'application du système d'indexation relève d'une décision politique qui me prive d'émettre un jugement dans la mesure où le souci de la Banque centrale consiste à oeuvrer pour préserver les équilibres macro-économiques", a déclaré le wali de Bank Al-Maghrib, tout en précisant qu'il est "important de faire prévaloir l'intérêt du pays dans toute prise de décision".

Al Massae rapporte, pour sa part, l'appel de Jouahri aux partis politiques qu'il invite à "privilégier les choix et les décisions qui conviennent à l'intérêt national, en dehors des calculs politiciens". Le wali de BAM a également appelé à éviter les "dérapages de la loi de finances de 2012, dont le déficit budgétaire s'est élevé à 7,7% du PIB. "Se limiter à un déficit de 5,5% reste acceptable", selon Jouahri. Et le journal Al Khabar d'ajouter que, par ailleurs, des "décisions dures", notamment celles des réformes, attendent le Maroc face à un FMI menaçant qui n'attend qu'un faux pas pour agir".

La sortie de Bank Al-Maghrib est un événement très attendu par la classe politique et la communauté des affaires. Celle de mardi dernier a un caractère particulier puisqu'elle intervient dans un contexte économique tendu. Sans parler du stand-by politique observé par la formation du gouvernement Benkirane II. Les conseils du sage Jouahri sont à méditer... Le futur Exécutif a tout intérêt à gérer les déficits (budgétaire et commercial) et à réduire le rythme des dépenses de l'Etat pour se doter d'arguments aptes à rassurer les investisseurs et les bailleurs de fonds.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/09/2013 à 22h17