"Benkirane parie sur les banques islamiques pour financer l'économie", "la conformité des produits des banques alternatives à la Chariaa est du ressort du Conseil supérieur des oulémas", "les banques islamiques opérationnelles à partir de l'été prochain"... toute la presse à paraître ce 16 janvier consacre ses colonnes au projet de loi relatif aux établissements de crédits et organismes assimilés qui sera examiné, ce jeudi, en conseil de gouvernement. Et pour cause! Ce projet prévoit entre autres l'encadrement de l'activité des banques participatives au Maroc, communément appelées banques islamiques.
Le Conseil supérieur des oulémas interpellé
Akhbar Al Yaoum avance que la première mouture de ce texte, soumis depuis une année et demi au Secrétariat général du gouvernement, n'a pas subi des changements en profondeur à l'exception du fait que le Conseil suprérieur des Oulémas a été interpellé pour donner son feu vert quant à la conformité des produits avec la "Chariaa". D'ailleurs, le terme "Chariaa" a été remplacé dans ce projet de loi par "Ara'a" (avis) du Conseil. Selon le quotidien, le gouvernement veut se donner les moyens pour que ce texte entre en vigueur l'été prochain. Akhbar Al Yaoum précise que le projet portant sur les établissements de crédits et organismes assimilés encadre l'activité de l'ensemble des banques et des organismes de financement.
Dans ce registre, Ahdath Al Maghribiya avance que ce texte prévoit de lourdes sanctions, que ce soit pour les banques alternatives ou classiques, en cas de violation des dispositions prévues. Ainsi, le montant des amendes peut atteindre 5 millions de DH, voire même 20% du capital de l'institution bancaire. Des peines privatives sont également prévues et peuvent aller jusqu'à 3 ans de prison ferme. Assabah, de son côté, estime que le gouvernement Benkirane mise sur ce nouveau projet de loi pour booster l'épargne et encourager les investisseurs privilégiant les modes de financement alternatifs. En attendant l'adoption de ce texte de loi par le gouvernement et le Parlement, toutes les études faites au sujet des produits bancaires alternatifs s'accordent sur leur impact positif dans la mesure où une large frange de la population marocaine privilégie ce type de produits pour des raisons religieuses.