L’une des figures du capitalisme marocain, Moulay Hafid Elalamy, est en passe de reprendre Société Générale au Maroc. En vue, la cession de la participation majoritaire de 57% du groupe bancaire français pour 803 millions de dollars. Mais pas seulement. Outre la cinquième plus importante banque du marché marocain, le PDG du groupe Saham viserait également certaines filiales d’Afrique subsaharienne du groupe bancaire français, indique le magazine Challenge.
Société Générale, active dans 17 pays du continent, travaille depuis plusieurs mois à réduire sa voilure. Deux premières opérations ont d’ailleurs été finalisées en République du Congo (décembre 2023) et au Tchad (janvier 2024). Quatre autres filiales (Mozambique, Burkina Faso, Mauritanie et Guinée équatoriale) sont en cours de cession. La filiale tunisienne fait, elle, l’objet d’une revue stratégique. Et «rien d’officiel n’est encore révélé sur les 10 filiales restantes jugées plus lucratives, y compris celle de Côte d’Ivoire, deuxième filiale africaine du groupe après Société Générale Maroc», lit-on.
Sur cette dizaine de filiales africaines, Elalamy serait d’ailleurs entré en négociation pour reprendre en Côte d’Ivoire, mais aussi au Sénégal, au Bénin et au Togo. «C’est plutôt une méga opération que le groupe marocain envisagerait de réaliser qui devrait lui permettre de mettre la main sur ces quatre banques dans quatre pays ouest-africains», explique au magazine une source informée sous couvert d’anonymat. Le «coup» permettrait à Saham de se développer rapidement à l’international.
«Si cette opération en Afrique de l’Ouest se confirme, elle permettrait à Saham Holding de prendre le contrôle d’un réseau bancaire représentant près de 160 agences (Côte d’Ivoire-90 agences-, au Sénégal-52-, Bénin-16- et Togo-2 agences)», souligne l’hebdomadaire.
En Afrique, Société Générale n’est pas la seule banque européenne à réduire sa présence. En août dernier, Barclays, Standard, BNP Paribas ont également commencé à se retirer d’Afrique subsaharienne. De quoi faire dire à Challenge que la concurrence dans le secteur bancaire en Afrique subsaharienne a changé de visage. L’offensive est menée par des groupes panafricains parmi lesquels Attijariwafa Bank, Bank Of Africa et Banque Centrale Populaire. Aujourd’hui, plus d’un dirham sur quatre des bénéfices que réalise ce trio est généré par leurs filiales africaines.