L’embrasement du gaz butane fait exploser la caisse de compensation. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la charge de ce produit a bondi de près de 70%, atteignant 5,2 milliards de DH, soit plus de 74% du total de la caisse (près de 7 milliards de DH sur les six premiers mois de l’année). En face, la subvention du sucre stagne autour de 1,7 milliard de DH. A noter que la prévision du budget en termes de compensation s’élève à 14,6 milliards de DH, soutien à la production d’électricité inclus.
Le journal prétend que «la tendance est promise à l’aggravation, puisque les cours du pétrole sur lesquels sont corrélés ceux du gaz naturel, bien qu’orientés vers la stabilité, restent à des niveaux élevés». Il avance pour cela 2 scénarios sur la base des prévisions de l’Institut Français du Pétrole: «Un prix haut se situant entre 50 et 60 dollars le baril, dans le cas où l’accord de baisse de la production est respecté, ainsi qu’un prix du baril compris entre 40 et 50 dollars, en cas de reprise rapide de la production américaine». Or, l’Agence internationale de l’énergie, citée par L’Economiste, estime que «les prix du brut évolueront lentement mais sûrement durant les mois à venir».
L’Economiste pense, dans ces conditions, que le gaz est appelé à jouer un rôle primordial dans la transition énergétique, en détrônant le charbon. Mais de nombreux pays ont du mal «à prendre le virage gazier pour accompagner le déploiement des énergies renouvelables» pour des raisons simples d’économies et de sécurité d’approvisionnement. Ce n’est pas le cas pour le Maroc qui s’est inscrit dans la dynamique. L’enveloppe de compensation au titre de 2017 a, d’ailleurs, «prévu des mesures d’accompagnement en faveur de l’Office national d’eau et d’électricité», dans le but d’encourager la production à base de gaz naturel.
L’Economiste conclut donc que «l’option d’un meilleur ciblage de la subvention s’éloigne de plus en plus». Il ajoute que «le gouvernement n’oserait pas toucher au gaz butane, bien que l’inflation reste maîtrisée dans le contexte actuel de revendications sociales multiformes».