Le tourisme vit des moments difficiles

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Revue de presseKiosque360. La situation du tourisme est inquiétante. Le secteur affiche, en effet, des baisses vertigineuses au niveau des marchés émetteurs, que ce soit en terme d’arrivées, de nuitées ou même de recettes. Les professionnels demandent un plan d’urgence.

Le 08/09/2016 à 00h13

Dire que le tourisme se porte mal est un euphémisme. Dans son édition du jour, L’Economiste confirme que la destination Maroc a perdu du terrain et que la conjoncture reste difficile pour le secteur. Que ce soit en termes d’arrivées, de nuitées ou même de recettes, les marchés émetteurs de touristes (France, Espagne, Allemagne, Italie, Royaume Uni) sont en chute libre. Si le tourisme national compense ce manque à gagner, la situation n’en est pas moins inquiétante. «La baisse est de 5% par rapport au premier semestre de 2015 qui était déjà une année de disette». Pire, le taux moyen d’occupation des hôtels se replie de 6 points par rapport à 2015 et de 8 par rapport à 2010. Certains établissements hôteliers projettent, dans ces conditions, de réduire leurs effectifs «alors que des voyagistes ont déjà mis la clé sous le paillasson». 

Plusieurs raisons sont à l'origine de cette situation. A commencer par la montée de l’insécurité dans la région. Et si le Maroc n’est pas directement touché par les attentats terroristes, il n’en demeure pas moins que la destination, compte tenu de sa position géographique, est évitée par les touristes. A cela, il faut ajouter des facteurs structurels. Le journal pointe ainsi du doigt «le manque d’intérêt du gouvernement pour le tourisme». Les professionnels pensent, en effet, que «le secteur est relégué au second plan, d’autant plus que le gouvernement, ou du moins ses ministres, se désintéressent totalement du secteur, oubliant par exemple que, dans une ville comme Marrakech, le secteur représente 80% de l’activité économique». Il est donc indispensable, aujourd’hui, de lancer un plan d’urgence pour le secteur afin «d’atténuer ces incidences et surtout maintenir la destination dans les radars».

La Commission nationale du tourisme vient ainsi de présenter une série de propositions, à la veille de la préparation de la loi de finances 2017, lors d’une récente réunion avec Mohamed Boussaid. Cette commission demande «un budget additionnel de promotion de 300 millions de DH pour financer une action de rupture en faveur de l’ONMT». Ces fonds permettront aussi de financer «des actions dans les marchés émetteurs à même de redonner la confiance dans la destination avec des campagnes testimoniales, actions ponctuelles sur des marchés, grosse communication en parallèle à la Cop 22…». Au programme, aussi, le lancement des 30 nouvelles routes aériennes au départ des 9 marchés émetteurs et la mise en place «d’une véritable stratégie digitale».

Par Rachid Al Arbi
Le 08/09/2016 à 00h13