Le constat est sans appel et il émane de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Le secteur se porte mal et les maux sont nombreux: situation de méventes, ralentissement des mises en chantier, forte baisse de la demande, inflation, flambée des matières premières, rareté du foncier, manque de coordination entre les acteurs publics et privés, inadéquation entre l’offre et la demande... Autant de problèmes énumérés par le quotidien L’Economiste dans son édition du mardi 22 octobre.
Pour les opérateurs, tout est à refaire. «Le marché doit partir de l’analyse de la demande des acquéreurs potentiels et des ménages», lit-on. Il ne s’agit pas de produire des logements en volumes importants et de chercher à les écouler vaille que vaille. Le risque est de se retrouver avec des stocks importants de méventes. C’est le cas actuellement.
Or, le Maroc a un taux d’urbanisation de 65%. Ce taux est amené à monter à 70%, voire 75% dans les années à venir. «Il faudra donc produire des logements qui anticipent cette nouvelle demande et surtout des offres accessibles au pouvoir d’achat des acquéreurs potentiels», insiste Anice Benjelloun, vice-président de la FNPI.
Nous en sommes loin. Les promoteurs soulèvent un nombre conséquent de contraintes et de défis à relever. A leur tête, le foncier qui se raréfie. «Et comme la rareté crée la valeur, le prix du foncier devient de plus en plus cher dans les grandes agglomérations, essentiellement dans les villes du Littoral (Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir...)», écrit L’Economiste. Aujourd’hui, le foncier représente près de 50% du prix de revient d’un bien immobilier au Maroc, alors qu’il est de 20 à 25% dans les pays de l’OCDE.
Autre contrainte du secteur, l’inflation et le renchérissement des matériaux de construction qui ont flambé depuis 2021-2022. Il y a eu des augmentations de 40 à 50% sur certains produits, voire 100 à 200% pour d’autres. Le verre, le bois, le marbre et l’aluminium subissent les plus fortes hausses des prix. «Il s’agit là de contraintes incompressibles qui sont finalement répercutées sur le prix de vente final», lit-on encore.