Alors que le cours de l’or atteint des sommets sur les marchés internationaux, les bijoutiers marocains subissent de plein fouet cette envolée. À Casablanca, capitale économique du Royaume, artisans et commerçants décrivent une flambée inédite des prix, bouleversant à la fois leurs approvisionnements et le comportement des clients.
Le roi des métaux perd sa stabilité
Pour Mokhtar Kerroumi, président de l’Association des bijoutiers artisans de la région Casablanca-Settat, l’or est «le seul métal qui ne connaît pas de stabilité, surtout depuis la période de la pandémie». Aujourd’hui, le gramme d’or brut atteint 830 dirhams, mais une fois travaillé, son prix s’échelonne entre 950 et 1.050 dirhams, voire davantage selon la qualité de la finition.
Il déplore également l’absence au Maroc d’institutions officielles dédiées à la vente stable de la matière première, ce qui accentue les fluctuations liées à l’offre et à la demande.
Un impact direct sur la clientèle
Pour les commerçants, la hausse a changé le comportement des clients. Anouar Aït Mansour, bijoutier casablancais, explique:
«L’augmentation des prix au niveau international se répercute fortement chez nous, sur les tarifs mais aussi sur la fréquentation. Le client qui venait deux à trois fois par an ne revient plus qu’une fois tous les deux ou trois ans».
La flambée des cours réduit donc le pouvoir d’achat des ménages et freine l’écoulement des bijoux en or, longtemps perçus comme un placement sûr.
Une envolée continue
La volatilité est telle que les prix changent parfois d’une semaine à l’autre, voire d’un jour à l’autre. Charafeddine Hammouch, autre commerçant, souligne que «le prix peut dépasser 1.200 dirhams selon la qualité de la fabrication». Entre janvier et septembre, le tarif a grimpé de près de 150 dirhams.
Selon lui, si la tendance actuelle se poursuit, le prix de la matière brute pourrait franchir la barre des 1.000 dirhams le gramme d’ici la fin de l’année.







