«Un tournant décisif» qui méritait bien de faire la Une du journal L’Economiste. Dans son édition de ce 20 mai, le quotidien revient sur le Plan Maroc Vert. Ce Plan, conçu et géré par L’Etat, sera bientôt transféré «clés en main» aux professionnels qui auront à le piloter en grande partie d’ici dix-huit mois maximum. L’Etat n’aura donc plus qu’à simplifier la tâche au privé et piloter toutes les activités de production, de valorisation, de distribution et de promotion auprès du marché local et international.
La première étape de cette nouvelle orientation a été lancée par le roi Mohammed VI, venu inaugurer, lundi 18 mai, le Centre technique interprofessionnel pour le développement des filières animales (laitière, avicole et de viande rouge) à Oulad Azzouz, petite province de Nouaceur. Pur produit d’un partenariat public-privé, ce zoo pôle de 66.200 m2, à mi-chemin entre école de formation, centre de recherches et organisation interprofessionnelle, aura pour missions, entre autres, la formation, l’apprentissage des métiers, l’amélioration de la qualité des produits, ainsi que l’accompagnement et l’orientation des porteurs de projets.
Les professionnels quant à eux, organisés en filière au sein d’une organisation interprofessionnelle, disposeront d’une marge de manœuvre importante mais devront, en contrepartie, s’acquitter de lourdes responsabilités. Ils pourront par exemple fixer les prix des produits agricoles destinés à la consommation ou déterminer le niveau de prélèvements sur les produits. En revanche, ils devront régulièrement remettre à l’autorité de tutelle des rapports périodiques ou encore assurer le suivi sanitaire et phytosanitaire des produits. Un laboratoire régional d’analyses et de recherches (57 millions de DH) a d’ailleurs aussi été inauguré par le roi. Il sera géré par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires.
A propos de ce transfert de gestion, du côté de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement durable présidée par Ahmed Ouayach, on parle volontiers de «véritable révolution verte». Selon lui, l’arsenal juridique et réglementaire est fin prêt. Il assure ainsi que la Comader sera au rendez-vous d’ici la fin de l’année prochaine. Celle qui s’apprête à devenir l’organe officiel du patronat agricole dispose d’un tissu structuré autour de vingt interprofessions, 300 associations et plusieurs milliers de coopératives.