Son annonce avait été retentissante le 8 mars dernier. Pour «porter un nouveau coup puissant à Poutine», le président des États-Unis, Joe Biden, avait décrété un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes. Or, les livraisons ne se sont pas interrompues, comme le rapporte La Tribune sur son site ce 6 avril.
En effet, d’après les données officielles de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), elles sont passées de 148.000 barils par jour (b/j) la semaine du 4 mars, à 38.000 b/j la semaine suivante correspondant à la signature du décret, avant de repartir à la hausse pour atteindre les 70.000 b/j dans la semaine du 18 mars et remonter encore à 100.000 b/j la dernière semaine de mars.
D’après les explications de la Maison Blanche, «le décret précise que seront autorisés les achats qui ont déjà fait l'objet d'un contrat (signé avant le 8 mars). (...) Et pour les contrats existants, nous accordons une période de liquidation de 45 jours». Un délais correspondant au temps d'acheminement par les tanker, comme l’indique La Tribune, faisant un rapide calcul pour arriver à la conclusion que si l'embargo américain est bien respecté, leurs ports ne devraient plus accueillir de pétrole russe à partir du samedi 23 avril.
Néanmoins, jusqu’à cette date butoir, rien n’est moins sûr pour les livraisons de pétrole russe, puisque, par exemple, plus de 20 tankers partis de Russie, avec à leurs bords près de 8,5 millions de barils de pétrole, ont changé leur statut en «=Pour commandes» ou «Dérive», indiquant un manque de destination, comme l’explique La Tribune reprenant les information du Russian Tanker Tracking Group, une initiative ukrainienne observant les ventes de pétrole russe.
Pour rappel, le pétrole russe représente 8 % des importations américaines. D’après les indicateurs de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production des Etats-Unis en janvier 2022 s’élevait à 17,6 millions b/j contre une consommation de 24,82 millions b/j.