Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) livre sa copie. En effet, le Conseil présidé par Ahmed Reda Chami vient de rendre publique sa contribution concernant le nouveau modèle de développement. «Fruit d'un large processus de concertation et établi selon une démarche participative (58 acteurs et parties auditionnées et plus de 5.800 citoyens interrogés), la contribution du Conseil économique, social et environnemental s'inscrit dans la dynamique lancée dans son discours par le roi Mohammed VI qui a appelé à repenser le modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît notre pays», apprend-on auprès du CESE, cité par le quotidien Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 30 décembre. «Durant les deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des avancées importantes dans la consolidation démocratique, la réconciliation avec le passé, le développement économique, le bien-être des citoyens et l'édification d'infrastructures modernes. Cependant, des insuffisances imposantes ont été relevées en matière de croissance, d'inclusion, de solidarité, d'égalité des chances et de durabilité. Elles ont eu pour conséquence l'accentuation de la polarisation de la société et l'érosion de la confiance des citoyens envers le gouvernement, l'administration et les corps intermédiaires», ajoute la même source. Pour dépasser cette situation et remédier à ces faiblesses, les membres du Conseil proposent d'adopter de nouvelles inflexions à travers neuf grands choix à même de former le nouveau modèle de développement et de permettre la réalisation de l'ambition collective, selon une approche méthodique et participative. Concrètement, le choix 1 porte sur un système d'éducation et de formation national, centré sur l'apprenant et basé sur la "capacitation", la responsabilisation et la motivation des acteurs, dans l'objectif de former un citoyen acteur du progrès économique et social. Le choix 2. selon le Conseil, se base sur une nouvelle génération de services publics accessibles, basés sur la responsabilisation des acteurs et tirant complètement parti de l'opportunité de la transformation digitale. Le choix 3 vise à instaurer un environnement garantissant une concurrence saine et régulant les avantages, la rente de situation et les privilèges pour favoriser l'investissement productif efficient et la réduction des inégalités, alors que le choix 4 porte sur une transformation structurelle de l'économie et inclusive de l'informel, transformation portée par l'entrepreneuriat et l'innovation et visant l'émergence industrielle. Le CESE veut, à travers le choix 5, aller vers des femmes autonomes, actrices de développement et exerçant leurs droits pour une pleine participation à la vie économique, sociale, politique et culturelle, alors que le choix 6 veut un monde rural intégré, valorisé, attractif et connecté.
Par Fayçal Ismaili
Le 29/12/2019 à 18h10