Le Maroc veut lever 1 milliard d'euros à l'international

Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et de finances.

Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et de finances. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Deuxième sortie du Maroc en l'espace de sept mois sur le marché international. Le gouvernement compte lever entre 700 millions et 1 milliard d'euros. Les détails.

Le 26/11/2013 à 21h57

"Le gouvernement s'apprête à recourir une nouvelle fois au marché monétaire international pour emprunter entre 700 millions et 1 milliard d'euros. Trois grandes banques mondiales accompagneront ce projet. Il s'agit notamment de BNP Paribas et Commerce Bank", rapporte Al Massae dans son édition à paraître ce mercredi 27 novembre. Sous le titre "le gouvernement recourt une nouvelle fois au marché international", le quotidien qui cite des sources informées nous apprend qu'une importante délégation se prépare à entreprendre dans les prochains jours une tournée à l'international. Outre des représentants des trois banques internationales, la délégation sera composée du ministre des Finances, Mohamed Boussaid, du ministre du Budget Idriss El Azami, et du wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.

"L'emprunt qui devrait être libellé en euros en raison de la stabilité de cette devise vise à faire face à la détérioration du déficit budgétaire", selon Al Massae. Et d'ajouter que la direction des études et des prévisions relevant du ministère des Finances "a évalué au terme du second semestre 2013 à quelque 224,8 milliards de dirhams le montant de la dette extérieure publique du Maroc contre 216,5 milliards de dirhams pour le premier semestre de la même année". Toujours selon cette direction, "l'aggravation de cette dette représenterait pour le Trésor public l'équivalent de "54% de l'ensemble de la dette publique du pays".

La ligne rouge est franchie

Concernant le déficit budgétaire, Al Massae, citant toujours la direction des prévisions du ministère des Finances, révèle que le budget de l'Etat franchit la ligne rouge à "quelque 36,6 milliards de dirhams fin octobre contre 28,5 milliards de dirhams par rapport à la même période de 2012". Les besoins de financement du Trésor s'élèveraient pour l'instant à environ "46,4 milliards de dirhams". "En dépit de cette situation difficile, le Fonds monétaire international a renouvelé sa confiance au Maroc et à sa politique de redressement macro-économique, ce qui lui a valu la "reconduction de la ligne de crédit de 6,2 milliards de dollars". Cette reconduction, selon Al Massae, a été décidée "après consultation d'experts qui ont fait prévaloir la nature des réformes entreprises par le gouvernement marocain en vue de préserver les équilibres macro-économiques. Cette confiance est basée aussi sur le fait que le Maroc est en mesure d'honorer ses engagements vis-à-vis des pays et des institutions" internationales. Ces mêmes experts du FMI, cités par le journal, ont proposé au gouvernement la "réforme du système fiscal sur la base de l'équité, le soutien de la compétitivité des entreprises, la flexibilité dans le système des changes ainsi que le recours à une politique monétaire adéquate".

Le recours à l'emprunt sur le marché monétaire international est une pratique courante dans plusieurs pays pour assainir et équilibrer leur situation budgétaire. Dans le cas du Maroc, les économistes sont partagés. Le gouvernement Benkirane I a levé 750 millions de dollars en mai dernier. Cette deuxième levée à l'international en l'espace de sept mois sera certainement décriée par l'opposition à commencer par l'Istiqlal. Monsieur économie du parti, Adil Douiri, a considéré récemment que le recours au marché international est une solution facile. Lors d'une rencontre de son parti conscrée au projet de loi de finances 2014, il avait tiré la sonnette d’alarme, notamment en ce qui concerne le manque de liquidité sur le marché. Pour l'ancien ministre du Tourisme et chef de l'alliance des économistes istiqlaliens, la seule solution réside dans la finalisation des grands projets exportateurs qui sont loin d'être une priorité pour le gouvernement Benkirane.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/11/2013 à 21h57