Est-il vraiment possible de revenir sur un accord de libre-échange entré en vigueur depuis plusieurs décennies? Telle est la question que se pose La Vie Eco dans sa publication en kiosque ce vendredi. Une interrogation qui s’inscrit dans le cadre du débat actuel dans les milieux d’affaires depuis que Moulay Hafid Elalamy a déclaré que le Maroc n’hésitera pas à dénoncer certains de ses ALE, il y a quelques semaines.
Le journal rappelle que depuis la déclaration du ministre, une commission Maroc-Turquie a déjà été mise en place pour étudier les flux commerciaux entre les deux pays et réfléchir à des mesures complémentaires à même de rééquilibrer la donne. Elles permettraient à l’ALE qui existe entre le royaume et la Turquie de perdurer, mais dans des conditions moins désastreuses pour le Maroc.
Cependant, fait remarquer l’hebdomadaire, l’OMC (Organisation mondiale du commerce), dont le Maroc est membre, n’a pas prévu d’outils de sortie d’un ALE. Alors, quelle solution concrète pour le Maroc ? Notons qu’en tant que membre de l’OMC, les recours du Maroc contre un ALE qui pénalise son économie sont vraiment limités.
Selon le journal, le royaume n’a de choix, techniquement, que de contester les pratiques anticoncurrentielles une par une et secteur par secteur, puis avoir recours au département de défense commerciale qui se chargera de présenter les cas de dumping ou d’importations massives à l’OMC afin d'obtenir les protections nécessaires, et ce autant de fois que cela est nécessaire.
La Vie Eco fait savoir aussi que la solution qui pourrait être plus durable et surtout favoriser la coopération entre les pays signataires consisterait à ratifier des accords bilatéraux en complément de la formulation typique de l’ALE. De tels accords permettraient, en principe, de répondre aux intérêts des deux parties et de compenser le déficit commercial engendré par des solutions d’investissement productif à double sens. Pour La Vie Eco, c’est ce que semble suggérer Moulay Hafid Elalamy.