Le Maroc, modèle de gestion d’actifs reconnu par Fitch Ratings

Entrée du siège de l'agence internationale de notation Fitch Ratings, à New York. 

Entrée du siège de l'agence internationale de notation Fitch Ratings, à New York.  . DR

Revue de presseFitch Ratings met en lumière la maturité et la robustesse du secteur marocain de gestion d’actifs, soulignant son rôle stratégique dans le financement de l’économie réelle. Entre croissance des OPCVM, cadre réglementaire solide et innovations financières, le Royaume s’impose comme un acteur crédible et structurant, capable de mobiliser l’épargne nationale au service des grands projets du pays. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 23/11/2025 à 19h10

Fitch Ratings a récemment mis en lumière la robustesse et l’autonomie du modèle marocain de gestion d’actifs. Dans son rapport «Global Funds and Asset Managers: Overview of Investment Management Quality Ratings», repris par le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 24 novembre, l’agence de notation internationale souligne la position stratégique du Royaume aux côtés de pays comme le Mexique, en matière de qualité de gestion d’investissement à l’échelle nationale.Ces évaluations, appelées IMQR (Investment Management Quality Ratings), ne portent pas sur le risque de défaut ou la solvabilité, mais sur les capacités opérationnelles et les compétences d’investissement des gestionnaires d’actifs. «Elles vont de faibles à excellentes, avec un suffixe national, par exemple Excellente(mar), pour refléter un cadre réglementaire et une supervision propres au Maroc», précise L’Economiste. Fitch considère cette approche comme une preuve de maturité institutionnelle, soulignant que la solidité des processus, la qualité de la gouvernance et l’efficacité des décisions d’investissement sont désormais des critères essentiels pour les investisseurs institutionnels, les consultants et même les particuliers à la recherche de transparence et de professionnalisme. Au niveau mondial, près de 71% des IMQR obtenues sont jugées «Excellentes».

Cette reconnaissance internationale se traduit concrètement dans les chiffres présentés lors de la récente conférence annuelle de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains (ASFIM) à Rabat. Le président de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Tarik Senhaji, a rappelé que les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), lancés en 1995, gèrent aujourd’hui près de 790 milliards de dirhams, contre moins de 3 milliards à leurs débuts. «Cette croissance exceptionnelle repose sur un cadre réglementaire solide, une supervision rigoureuse et une capacité avérée à mobiliser l’épargne nationale pour financer l’économie réelle», note L’Economiste.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À fin septembre 2025, les OPCVM détiennent près de 40% de l’encours total des Bons du Trésor, jouant un rôle central dans le financement du budget de l’État. Leur influence s’étend également aux infrastructures stratégiques, avec 28% des obligations dans le secteur autoroutier et ferroviaire, 47% dans le portuaire, 69% dans l’aéroportuaire, 80% dans les secteurs de l’eau et de l’électricité, et même 88% dans les télécommunications. Sur le marché boursier, leur impact est tout aussi significatif, représentant 43% de la capitalisation flottante et 37% des volumes échangés. Ces données confirment que les OPCVM ne sont pas de simples instruments de placement, mais des piliers de la stabilité macroéconomique marocaine, illustrant parfaitement la résilience opérationnelle et la capacité à mobiliser l’épargne au service de l’économie réelle, comme le souligne Fitch Ratings.

Cette dynamique s’inscrit dans une vision stratégique plus large, souligne L’Economiste. Pour Tarik Senhaji, «il s’agit de démocratiser le marché des capitaux et de faire de la gestion d’actifs un moteur du financement stratégique et durable». L’évaluation de Fitch, qui attribue au Maroc une notation nationale distincte, reconnaît non seulement la qualité technique des gestionnaires locaux, mais valide également un modèle alternatif, ancré localement et aligné sur les standards internationaux. Le secteur de la gestion d’actifs devient ainsi un levier de souveraineté financière, d’inclusion économique et de transition énergétique.

«La crédibilité du secteur financier marocain en ressort renforcée, tant sur le plan national qu’international. Mostafa Hassani, président de l’ASFIM, a insisté sur l’objectif clair de soutenir les grands projets structurants du Royaume à l’horizon 2030, notamment dans le cadre de la Coupe du monde», affirme L’Economiste. Sur un encours total de près de 800 milliards de dirhams, environ la moitié finance directement l’État et le secteur privé via le marché obligataire, illustrant un financement concret de l’économie réelle, loin des logiques purement spéculatives.

Le secteur, dominé à près de 70% par les investisseurs institutionnels, voit émerger un potentiel prometteur côté particuliers. La montée en puissance des fonds diversifiés et actions traduit une meilleure éducation financière et un appétit accru pour le risque. Pourtant, les particuliers ne représentent encore que 8,2% des actifs gérés, soit moins de 25 000 souscripteurs. Leur participation au marché boursier a toutefois été multipliée par quatre ces dernières années, révélant un potentiel considérable.

La loi 03-25 constitue un tournant historique pour exploiter cette dynamique. Fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Économie et des Finances, l’AMMC, la Caisse de dépôt et de gestion et l’ASFIM, cette réforme introduit des instruments innovants tels que les fonds cotés (ETF), les OPCVM participatifs, les fonds en devises et les OPCVM à Règles de Fonctionnement Allégées (RFA), ainsi qu’un élargissement de l’univers d’investissement aux produits dérivés et aux titres d’OPCI. Cette modernisation vise à rendre le marché plus accessible, diversifié et aligné sur les besoins économiques et financiers du Royaume.

Par La Rédaction
Le 23/11/2025 à 19h10