Le Maroc mise sur ses ressources minières pour devenir un acteur industriel mondial

Une ligne de production dans une usine de batteries pour véhicules électriques. (Photo d'illustration)

Revue de presseLe Maroc investit dans la transformation industrielle et attire des partenariats internationaux, notamment dans le secteur des batteries pour véhicules électriques et les minéraux de transition. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 28/08/2025 à 22h18

Le Maroc entend faire de ses ressources minières un levier stratégique de développement durable et de création d’emplois. L’objectif est de ne plus se limiter à l’exportation de matières premières brutes, mais investir massivement dans leur transformation pour renforcer la souveraineté industrielle et stimuler la croissance économique régionale, écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 29 août.

Selon un rapport récent de l’Africa Policy Research Institute sur les minéraux de transition au Maroc, la réalisation de ces ambitions repose sur deux leviers essentiels, soit des investissements industriels soutenus et une coopération technologique approfondie, lit-on.

Cette dynamique s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Mine et de la Stratégie minière nationale 2021-2030, qui visent à doubler la contribution du secteur au PIB d’ici 2030, à accroître la création d’emplois et à faire passer le Maroc du statut d’exportateur de matières premières à celui de transformateur et fabricant. Aujourd’hui, le secteur minier représente environ 10% du PIB, pèse pour 26% dans les exportations et emploie plus de 40.000 personnes.

Les piliers de cette stratégie incluent la modernisation de la cartographie géologique, le renforcement des incitations à l’exploration et la mise à jour du cadre réglementaire pour améliorer la confiance des investisseurs et la transparence des opérations. La réforme de la loi 33-13 relative aux mines et carrières, promulguée en 2015, est en cours d’adaptation via l’avant-projet de loi n°46-20, afin de renforcer la gouvernance et favoriser l’investissement, écrit L’Economiste.

Parmi les mesures phares figurent la création d’un registre national cadastral numérique, la numérisation de la gestion des titres miniers, le durcissement des sanctions contre l’exploitation illégale et l’intégration de technologies numériques pour une exploitation minière plus efficace et respectueuse de l’environnement. Ces réformes visent également à promouvoir la valorisation des ressources humaines locales et le recours à la sous-traitance nationale.

Dans le domaine industriel, le Maroc multiplie les initiatives pour intégrer davantage la chaîne de valeur des minéraux critiques. L’accent est mis sur le phosphate, le cobalt et les batteries pour véhicules électriques, avec la mise en place de giga-factories soutenues par un accès national aux énergies renouvelables et des corridors logistiques stratégiques, tels que le port de Tanger-Med, lit-on encore.

Des partenariats internationaux sont déjà en place: la coentreprise de CNGR Advanced Material avec Al Mada à Jorf Lasfar pour la production de matériaux de batterie, l’usine de cathodes de BTR New Material Group à Tanger Tech, ou encore les projets de China Nonferrous Metal Mining Group (CNMC) et de China Machinery Engineering Corporation (CMEC) pour accroître la production de minéraux critiques et développer le raffinage local. Ces initiatives apportent à la fois capital et expertise technique, consolidant la capacité industrielle du Royaume.

Le secteur des batteries constitue un axe prioritaire, avec un potentiel d’investissement de 400 milliards de dirhams d’ici 2030. Trois facteurs principaux attirent les investisseurs: la disponibilité des minéraux critiques, la compétitivité du Maroc et sa proximité du marché européen, où les véhicules thermiques seront interdits à partir de 2035. Le Royaume possède d’importantes réserves de phosphate, manganèse, cobalt, nickel, ainsi que des ressources émergentes comme le lithium et le cuivre. Sa compétitivité dans la production de batteries au lithium permet de proposer un prix unitaire inférieur de 35 % par rapport à la moyenne mondiale.

Cette position stratégique a été confirmée par l’étude sur l’intégration des chaînes de valeur africaines menée par la CGEM avec le soutien de la BAD. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, compte exploiter cet avantage pour attirer de nouveaux investissements et consolider la place du Maroc dans l’industrie mondiale des minéraux et des batteries.

Par La Rédaction
Le 28/08/2025 à 22h18