L'euro a reculé à 0,9998 dollar vers 12H45 GMT, dans le sillage de la publication des données sur l'inflation aux Etats-Unis, avant de rebondir. Il a clôturé en légère progression de 0,21% par rapport à la veille, à 1,0059 dollar.
Le billet vert a été propulsé par la publication de l'indice de prix CPI pour juin, qui a montré une inflation à 9,1% sur un an aux Etats-Unis, soit plus que les 8,8% attendus par les économistes.
Ce chiffre «garde sur la table de fortes hausses de taux pour les prochaines réunions de la Fed» (banque centrale américaine), a commenté dans une note Joe Manimbo, de Western Union.
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Les opérateurs ont nettement revu leurs projections de politique monétaire de la Fed, et estimaient mercredi à 74% la probabilité d'un relèvement d'un point de pourcentage du taux directeur de la Réserve fédérale, ce qui serait une première depuis les années 80.
Mercredi toujours, la Banque du Canada a surpris en ajoutant 1 point à son taux directeur, passé de 1,5% à 2,5%. «D'une certaine façon, ça a posé les jalons pour la Fed», a expliqué Matthew Weller, de StoneX.
«J'ai trouvé intéressant que la Banque du Canada explique que (selon elle) la meilleure façon de faire atterrir l'économie en douceur était de beaucoup monter les taux dès maintenant, puis d'en faire moins par la suite», a dit l'analyste.
La contraction mercredi des taux obligataires américains à long terme, qui avaient initialement bondi après la publication de l'indice CPI, témoigne néanmoins du fait que les investisseurs s'attendent à un fort ralentissement de la croissance économique à un horizon lointain.
Jusqu'où descendra l'euro?Les résistances rencontrées autour de la parité entre euro et dollar «sont un des exemples les plus clairs de l'énorme influence que peut avoir un seuil psychologique sur le marché», selon Matthew Weller, pour qui la monnaie unique «pourrait s'offrir un rebond à court terme».
Pour Stephen Innes, analyste chez SPI Management, «les rebonds de l'euro vont probablement être suivis de ventes tant que (le gazoduc) Nordstream 1 ne reprend pas» ses livraisons de gaz russe vers l'Europe.
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Les inquiétudes sur un arrêt complet des exportations russes de gaz vers l'Europe sont de plus en plus vives: le gouvernement français a évoqué ce week-end une «probable» coupure des approvisionnements.
«Jusqu'où la descente de l'euro peut-elle aller? Cela dépend probablement de la volonté de la Russie d'aggraver la guerre économique avec l’Europe», a commenté Jane Foley, analyste chez Rabobank, qui remarque que «deviner les intentions du président Poutine n'est pas facile».
Compte tenu de la croissance économique maigre dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) peut difficilement remonter fortement ses taux pour combattre l'inflation, qui a atteint en juin 5,8% en France et 7,6% en Allemagne, selon les données publiées mercredi matin.
Les faibles taux d'intérêt actuels, en particulier comparé à beaucoup d'autres grandes économies, pèsent sur la monnaie européenne, jugée moins attractive et qui a perdu près de 12% de sa valeur depuis le début de l'année.
«La BCE ne vise pas de taux de change particulier. Cependant, nous surveillons toujours l'effet du marché des changes sur l’inflation», a affirmé mercredi un porte-parole de la BCE.
Le dollar est particulièrement important car c'est la monnaie de référence de nombreux marchés, dont celui du pétrole.
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L'euro n'est pas le plus mal loti face à la marche irrésistible du «greenback», qui enfonce tout sur son passage depuis le début de l'année.
«Cela met sous pression beaucoup de pays émergents», a insisté Huw Roberts, de Quant Insight, en particulier les grands importateurs de matières premières, d'or noir en particulier.
La livre égyptienne est récemment tombée à son plus bas niveau depuis 5 ans, le baht thaïlandais depuis 6 ans, et le taka bangladais est au plus faible cours de son histoire face au dollar.